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Les problèmes par l’image : des problèmes pour contrer l’implicite et développer le langage

Je reviens en passant sur Les problèmes par l’image, que j’ai présentés hier : j’ai eu des échanges avec des collègues via Twitter et le blog, toujours intéressants et enrichissants pour moi, mais j’ai eu l’impression de ne pas réussir à me faire comprendre d’une ou deux personnes. Beaucoup d’autres m’ont écrit qu’ils avaient bien compris mes intentions éditoriales, heureusement. Mais tout de même, je reviens en tentant d’être plus claire.

Les Problèmes par l’image s’appellent les Problèmes par l’image car c’est le nom du dispositif initial, de monsieur Winkopp, et que j’étais très soucieuse de lui rendre hommage et d’affirmer sa paternité sur ce bel outil. Mais les Problèmes par l’image sont avant tout un outil pour développer la reconnaissance et le décodage des implicites dans une situation : de l’implicite, il y en a partout et il n’est pas possible d’y échapper, mais nous, enseignants, pouvons faire deux choses pour aider nos élèves face aux ombres qu’il projette dans la compréhension de nos élèves. D’abord, nous pouvons éviter l’implicite évitable. Ensuite, nous pouvons enseigner la reconnaissance et le décodage de l’implicite qui demeure. En fait, il s’agit d’apprendre à mieux raisonner, et aussi à suspendre l’action le temps de l’analyse. C’est difficile, ça, de réfléchir avant d’agir. Pour tout le monde, mais en particulier pour des élèves en situation scolaire, qui veulent bien faire, être rassurés le plus vite possible et faire plaisir à tout le monde en ne donnant pas une image négative.

Dans les problèmes par l’image, il est donc question de langage et de communication, d’estime de soi, de raisonnement, de modélisation, de représentation. Alors oui, le titre indique aussi qu’il s’agit de problèmes : quel meilleur contexte pour travailler l’implicite que les problèmes ? Les Problèmes par l’image ne sont en aucun cas une méthode de résolution de problèmes (de base je n’aime pas les méthodes ; je ne vais pas en construire une). Ils constituent une base de problèmes, qui vont s’intégrer dans la multitude de problèmes de types différents que nous faisons travailler à nos élèves dans l’année. Ils permettent sans doute de mieux y entrer, et sont adaptés dès le début de l’année.

Ainsi, je ne suis vraiment pas d’accord avec la critique selon laquelle ces problèmes sont trop simples parce qu’ils sont imagés : les problèmes M@ths en vie sont de formidables supports, et n’ont aucune consigne… Evidemment qu’une image peut véhiculer de l’implicite ! Sinon d’ailleurs il y aurait beaucoup moins de fake news… Ici, les enjeux didactiques sont résistants, et j’y ai veillé. Même sans mots ce sont bien des problèmes, qui ne sont pas simples (ils ont tous été testés en classes de CM1 et CM2), et ce n’est évidemment absolument pas une façon de délaisser l’objectif fondamental qu’est la lecture ! En revanche, l’espace d’un moment, on va permettre aux élèves de centrer leur attention exactement sur ce qu’on veut leur apprendre : déjouer l’implicite consciemment et de façon argumentée. On va même développer le lexique, en passant. On va leur montrer comment réfléchir, ouvrir des portes, les outiller et les rendre plus autonomes de pensée. On va les faire avancer plus loin dans l’activité mathématique, en fait.

Pour finir, chaque problème est décliné en plusieurs étapes :

  1. une réactivation hyper rapide des fondamentaux nécessaires, en collectif ;
  2. une recherche de problème commune à tous les élèves, qui suit des étapes précises (on observe, on décode, on résout, on met en forme, on se questionne sur ce qu’on a produit), en individuel et/ou en groupe, puis en collectif pour institutionnaliser ;
  3. une résolution individuelle d’une variante du problème étudié en collectif, avec trois niveaux de difficulté pour organiser simplement la différenciation. Tous les corrigés et les aides pédagogiques sont accessibles pour les enseignants. Là, on vérifie qu’on a compris dans un contexte similaire, mais les variables didactiques sont différentes dans les trois variantes ;
  4. une résolution d’un problème similaire parmi trois problèmes proposés, dans des contextes différents et avec des difficultés croissantes, toujours dans une perspective pratique de différenciation. Mais avant des les résoudre, on les étudie tous ensemble pour comprendre leurs points communs et leurs variabilités : on explicite TOUT. Là, l’objectif est de transférer ;
  5. Pour finir, chaque élève invente son propre problèmes, avec deux objectifs : qu’il soit clairement compréhensible pour autrui, et qu’il corresponde aux objectifs de savoirs qu’on a travaillé dans les étapes précédentes. C’est une très chouette étape, parce qu’elle est incroyablement productive et formatrice pour les élèves. Elle permet des échanges et des réflexions, avec de belles prises d’initiative, qui travaillent les maths, mais pas seulement.
Etape 1 : réactivation
Etape 2 : le problème à décoder et à résoudre
Etape 3 : on consolide et on teste sa compréhension en appliquant à un contexte similaire
Etape 4 : on transfère, étape fondamentale !
Etape 5 : on décolle, en créant et en résolvant un problème intelligible

Voilà ! Bon allez hop, c’est l’heure de faire le ménage, je file !

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Les problèmes par l’image

Aaaaaah, je suis contente, un outil que j’ai écrit à partir des « boîtes à Mamie », autrement appelées par monsieur Winkopp « Problèmes par l’image », est sorti ! C’est toujours chouette quand des projets sur lesquels on a travaillé longtemps et avec coeur sortent. Les problèmes par l’image, c’est un outil formidable que m’a déniché mon mari. Je l’ai utilisé pendant plusieurs années, j’ai formé pour promouvoir l’outil, et Bordas m’a proposé d’en faire une version actualisée mais qui respecte l’idée initiale, pour le cycle 3. Il n’était pas possible de rester sur le format cartes de problèmes, ce qui a été frustrant au départ. Mais cela m’a obligée à réfléchir autrement. Je me suis dit que proposer un outil d’explicitation, avec en ligne de mire l’égalité des chances et le travail de la langue, du repérage et du décodage de l’implicite, seraient un bon moteur. Je me suis bien amusée… Et je suis très contente du résultat. J’espère que ces Problèmes par l’image seront utiles aux élèves et à leurs enseignants !

Bon décidément je suis autrice… 🙂 Et je suis ravie de me voir caractérisée par mon engagement à l’APMEP, qui est vraiment important pour moi…

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Rubiks en Ulis

Hé bien ils et elles ont bien travaillé, malgré la difficulté. C’était un challenge, car le début du Rubiks Cube repose sur de la débrouille, pour faire la croix blanche (mais une croix blanche qui s’accorde avec les faces latérales, par un croix pouf-comme-ça-vlan), et qu’il faut comprendre des consignes assez compliquées pour qui n’a jamais observé un Rubiks Cube. Nous nous sommes bravement attaqués à la premier couronne, et peu d’élèves ont vraiment réussi, mais beaucoup ont compris les quatre mouvements à répéter pour placer les cubes des sommets. Surtout, c’était un moment sympa, où j’ai pu caser du vocabulaire de la géométrie, du repérage et des déplacements, et causer un peu algorithmes.

Mon mari a été peut-être encore plus impatient que les élèves, ou encore plus frustré de ne pas comprendre les contraintes, en effet complexes. Evidemment, ça les a bien fait rire…

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Le calendrier maya, par CoVo

Lors de notre récente sortie chez le bouquiniste, j’ai ramené ce livre, édité chez Dante :

Je travaille régulièrement sur la numération maya, pour réfléchir à la numération et aux calculs dans d’autres bases, et pour travailler le zéro : chez les Mayas, le symbole « coquillage » symbolisait l’absence dans un rang donné, mais ce n’était pas un zéro car il ne permettait pas les calculs. Le zéro à la Brahmagupta, lui, avait ceci de révolutionnaire qu’il était d’emblée fait pour calculer, pas seulement pour écrire des chiffres qui constituent l’écriture d’un nombre. C’est super important, comme différence.

Donc bref, je me suis dit tiens, ce livre m’intéressera sans doute. Et c’est le cas.

La lecture est très accessible : le livre est illustré, façon bd-doc. On apprécie ou pas le ton humoristique, mais il permet sans aucun doute une entrée facile pour des jeunes, malgré un aspect désuet.

Côté maths, c’est intéressant : l’auteur mélange chiffres, lettres, nombres et numéros. C’est un ouvrage traduit, en plus, et j’ignore donc comment le texte a « vécu ». C’est très intéressant à observer, car c’est signifiant, du point de vue didactique. Je ne suis pas d’accord avec l’approche du zéro, pour les raisons que j’ai expliquées plus haut, même si en effet la création de ce symbole pour écrire les nombres est une magnifique idée, déjà. Et j’aime l’explication proposée par l’auteur du choix de la coquille. C’est joli.

J’aimerais, en fin d’année, proposer quelques pages de ce livre à mes élèves pour voir comment ils réagissent. Je saurai ainsi ce que je leur ai transmis, et là où j’ai échoué.

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Des affichages évolutifs, made by mes élèves

Pour préparer la Course aux nombres une dernière fois, j’ai proposé à mes élèves de sixième et de cinquième de réaliser une affiche sur une des questions de la course de l’année dernière. En cinquième cela a pris une demi-heure, et sixième presque une heure. Le produit fini donne ce genre de choses :

En sixième, voici l’ensemble des affiches :

On en fait quoi, des affiches ?

Elle vont sur le portique à affiches, stockées sur un cintre. Quand on a une question, hop, on dégoupille l’affiche. Il y a un sommaire des affiches, au début du portique, et les élèves ou moi pouvons aller chercher ce qui nous semble pertinent à un moment ou à un autre. Une seule règle : si quelqu’un va chercher une affiche, on l’examine toutes et tous ensemble. Vous allez comprendre pourquoi juste au-dessous.

Est-ce que tout est « bon » sur ces affiches ?

Non. Et ça ne me bouleverse pas, tout va bien. Il y a des fautes d’orthographe, et il y a parfois des erreurs mathématiques : soit la réponse est fausse, soit l’explication cloche, soit les exemples ne sont pas pertinents, voire inexacts. Parfois, tout est impec, aussi. Mais je tiens à conserver le propos des élèves. Je les ai aidés et soutenus pendant l’élaboration de leur affiche, mais cela n’a pas toujours suffi. Et leurs erreurs constituent aussi un matériau pédagogique : lorsque nous étudierons cette affiche, nous réexaminerons tout cela et éventuellement nous apporterons, toutes et tous ensemble, des corrections. Cela permettra de bien voir que ce n’est pas si simple et quelles erreurs on peut faire, ou parfois simplement comment on pourrait mieux exprimer ceci ou cela. Eventuellement nous referons alors une nouvelle affiche, qui portera la gomme « approuvé ». Mais c’est pour cette raison que ces affiches ne peuvent pas constituer une ressource en autonomie pour les élèves.

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La natation scientifique

Bon, aujourd’hui je vais vous faire découvrir la notation scientifique.

La natation scientifique ? Ouah, cool !

Non, la nOtation scientifique.

Ah, dommage.

Ce serait quoi, pour toi, la natation scientifique ?

Hé bin on fait des calculs qui indiquent si on fait encore des longueurs, par exemple.

Ah oui, pourquoi pas. Mais j’ai pas pris mon maillot.

Ce serait marrant.

Ca ne vous a pas étonné, l’idée qu’on aille faire des maths à la piscine ?

Non, on peut s’attendre à tout avec vous.

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De Vinci version inclusion universelle

J’ai un projet, qui va se concrétiser cette semaine, de séance façon « inclusion universelle », c’est-à-dire pensée pour des élèves en situation de handicap ou de trouble, ou bien allophones, mais qui est la même pour toute la classe. Des aménagements, aides et variations sont prévues, mais c’est chaque élève qui décide d’y avoir recours ou pas. Le fond et la forme sont pensés pour s’adapter le plus naturellement possible à chacun et à chacune. Mercredi, mes élèves de sixième vivront donc une séance filmée, avec des idées un peu neuves. Alors j’ai décidé de mettre de Vinci à la sauce inclusion universelle, pour donner déjà des repères aux élèves et leur faire comprendre ce que je recherche : une fiche de repères de la séance, des cartes de rôles pour se répartir les tâches, etc. En ligne de mire : le triptyque manipuler-verbaliser-abstraire.

Hé bien ils ont travaillé comme des champions et sont allés trop vite… Evidemment j’avais des prolongements dans la manche, mais la plupart des groupes se sont engagés dans les prolongements. Aujourd’hui, il s’agissait d’analyser, construire la figure, sur papier, d’élaborer un programme de construction et de réfléchir aux obstacles rencontrés. Demain matin nous faisons un bilan en classe entière, et demain matin mais plus tard, nous allons en salle info pour construire la figure sur GeoGebra.

Pour des précisions sur la séance et des documents, voici Léonard de Vinci en Ulis et Léonard de Vinci en sixième.

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Longueurs, surfaces et volumes

Une collègue a remarqué cet article d’Actu 76 :

Ah, je crois que j’ai mon petit exercice de rentrée : il y a des maths là-dedans, et une réflexion intéressante sur le vocabulaire. Est-ce important d’utiliser les bons mots ? Semble-t-il plutôt raisonnable de faire avec, parce qu’on est dans la vie courante ?

Plus loin, dans le corps de l’article, on lit :

Au total, une surface de 40 mètres de largeur et de 15 mètres de profondeur s’est écroulée.

(…)

À la suite de cet éboulement, un périmètre de sécurité d’un rayon de 100 mètres a été établi. Au sein de cette zone se trouve une maison inoccupée et une maison en construction dont le chantier a été interrompu.

Source

Il y a aussi cet encadré, que je trouve très chouette :

Merci à Nathalie Hébert de m’avoir signalé ce tweet !

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A l’assaut de Léonard

J’ai préparé mon activité de Vinci pour cette année en sixième, un peu différemment des années précédentes : j’ai tellement d’élèves en situations particulière dans ma classe que je revisite un peu le style. Déjà , nous ne réaliserons pas la figure sur GéoGébra pendant le première heure. Je vais laisser plus de temps, et celles et ceux qui sont rapides pourront s’y essayer, mais je ne me mets pas la pression. Ensuite, j’ai préparé une fiche d’étapes comme j’ai appris à le faire en décembre, avec des picto :

Le but est que les élèves puissent être le plus autonomes possible, qu’ils lisent ou pas, qu’ils parlent le français ou pas.

C’est le lundi de la rentrée ; je vous raconterai !