En partant au Salon culture et jeux mathématiques, je me disais bon, je vais écrire des tonnes d’articles là-bas. Hé bé non : je n’ai pas arrêté, de tôt le matin à tard le soir. J’en ai pour un drôle de bout de temps à vous raconter mes aventures… Mais avant cela, je vais profiter à fond de ma dernière journée ici, avant d’aller dormir une journée entière demain (en fait non, mais pourtant ce serait utile). Je suis sûre que cette journée sera aussi riche en rencontres, en découvertes et en émerveillements.
Pour patienter un peu, voici un résumé de ma journée d’hier :
Si je résume, c’était une magnifique journée, avec au coeur toutes les personnes passionnées avec qui j’ai échangé. Bon, le dessert était bien chouette aussi. Et l’enseigne pizzeria, ce n’est pas parce que j’y ai mangé, c’est une photo de balade mathématique pour faire chercher à mes élèves de 5e et de 4e si l’ombre est une translation de l’enseigne.
Bon, je suis parée, j’ai ma valise et mon grand sac à dos tous les deux pleins pleins de maths ; en route, et en chemin, petit dej !
Je ne connaissais pas @Savousepate, mais heureusement les copines sont là pour réparer ce manque évident ! Il y a des bijoux mathématiques très jolis :
Mais il n’y a pas que cela… Pour la fête des mamans de ma maman, j’ai trouvé pile ce qu’il me faut ! Pendant que j’y étais, j’ai demandé s’il est possible de fabriquer des bijoux spirale de Fibo. On verra !
Aujourd’hui en rentrant, j’avais dans ma boîte aux lettres une enveloppe avec dedans ça :
Chouette-chouette-chouette-chouette !
Cela fait des années que j’utilise le cahier de calculs de Jean-Yves Labouche, qui est disponible sur son site. Comprendre et automatiser le calcul mental est absolument indispensable : c’est un outil de compréhension de notre environnement sans lequel l’individu est isolé, et le développer participe d’un projet d’égalité. Chose remarquable, le cahier de 6e est toujours en ligne malgré l’édition du cahier en version papier chez Hatier : « le cahier d’origine reste disponible, mais ne sera plus mis à jour et il ne bénéficie pas de tout le travail de correction, de relecture et d’amélioration qui a été apporté à la version éditée« , lit-on sur le site de Jean-Yves, et c’est drôlement chouette, je trouve. La version papier éditée comporte des améliorations évidentes et un confort certain, mais pour autant les outils gratuits demeurent.
Alors, que trouve-t-on dans ces cahiers ?
D’abord, le mode d’emploi par Jean-Yves. Car il s’agit là d’un outil par un prof, pour des profs. Chaque cahier propose 38 fiches, qui permettent de réactiver et d’automatiser. Chaque fiche est structurée en trois temps : un point de méthode pour donner accès, un entraînement au rythme de l’élève en version papier, avec le corrigé numérique accessible en flashant un QR-code, et un entraînement en temps limité à partir de questions en numérique (et mes élèves sont équipés de tablettes attribuées par le département, alors youpi), avec le corrigé à la fin. Tout fonctionne tip top, j’ai essayé avec mon téléphone, ma tablette, mais aussi à partir de mon PC car on dispose d’une adresse courte rapide à taper.
Jean-Yves enseigne à Tapei, et ses cours durent 1h20. Son organisation est forcément impactée par ce temps particulier, mais elle est parfaitement transposable à 55 minutes de séances, même quand on a un emploi du temps pas glop, comme par exemple celui de madame L., dans un collège en Normandie, qui voit ses élèves deux heures le mardi et deux heures le mercredi (et une heure quinzaine le lundi, mais comme c’est en demi-classe madame L. travaille autrement à ce moment-là). C’est peu adapté pour entretenir les savoirs, comme emploi du temps, mais bon voilà.
Cette madame L. a réfléchi : même avec cet emploi du temps-là, elle peut mettre en oeuvre les cahiers de monsieur Labouche sans souci.
le mardi en deuxième heure, à la fin de la séance, nous pourrions découvrir le thème de la fiche de la semaine et nous entraîner sur une partie de la fiche « à son rythme ». Cette fiche serait à terminer pour le mercredi ;
Le mercredi, nous corrigerions les questions non traitées la veille. Ensuite, certains élèves passeraient à la partie entraînement en temps limité, pendant que ceux et celles encore en difficulté traiteraient d’autres exemples avec moi, en remédiant, en analysant les erreurs, en verbalisant ;
le mardi suivant, en première heure, les élèves n’ayant pas encore traité leur partie entraînement limité, ainsi que celles et ceux qui souhaiteraient la refaire s’y colleraient. Si des élèves se sentaient particulièrement en insécurité, ils pourraient demander de l’aide à un camarade qui a traité cette partie la semaine précédente, à condition que ce soit bien pour aider et pas pour faire à la place ;
Et en deuxième heure, hé bin on reprend le cycle du début.
Je pense que j’envisagerais même que par la suite certains élèves reviennent sur la partie entraînement en temps limité, quelques semaines après l’avoir traité, si des fragilités demeurent, alors que les autres continuent à avancer. Certes, nous ne serions pas tous et toutes au même stade en même temps, mais ce n’est pas grave : je pourrais faire progresser chacune et chacun de façon adaptée. Certains thèmes ne seraient simplement pas abordés par toutes et tous, mais c’est normal puisque les élèves ne partent pas du même point et n’ont pas le même rythme d’acquisition. Et certains thèmes seraient des points de passage obligé, parce que ceux-là me semble absolument incontournables.
Pour certaines fiches, je proposerai mon propre point de méthode, car je ne l’expose pas comme Jean-Yves. Mais ça aussi c’est facile à organiser : son cahier est un outil très flexible. Et hyper pratique pour l’enseignant, qui a accès aux contenus et aux corrections de façon très simple. En plus, les cahiers structurent les points à aborder pendant l’année, qu’on suive les fiches dans l’ordre ou pas.
Le cahier de 5e m’a beaucoup, beaucoup plu : en 6e, je m’appuie déjà au quotidien sur le cahier de calcul antérieur. Mais pas en 5e, et pour cause : il n’y en avait pas. Hé bien voilà qui va me faire gagner un temps fou ! Sur son site, Jean-Yves a mis en ligne des fiches qu’il n’a pas pu intégrer au cahier de 5e faute de place. Pour ma part, je suis tout aussi fan de ces fiches que de celles qui figurent dans le cahier. Donc je prends tout, joyeusement. Hop.
Bravo Jean-Yves : une progression claire, des supports très lisibles, des choix pertinents, un usage complémentaire du papier et du numérique : c’est une réussite qui va devenir un outil de base et parfaitement indispensable dans mes pratiques.
Aujourd’hui je suis allée dans la classe de mon amie Christelle pour tester pour la première fois ma séance Il était une forme. Cette séance, je l’ai finalisée pour le salon jeux et culture mathématique qui a lieu fin mai, plutôt à destination d’élèves d’école de cycle 3. Christelle a des CE1, mais je me suis dit que cela me permettrait de voir si le principe fonctionne avec des plus jeunes. Et ça a fonctionné. Il a fallu aider certains enfants à faire des choix et à formuler leurs idées, mais d’autres sont partis tout seuls. Nous n’avons pas abordé le programme de construction car nous avions moins d’une heure et que c’est vraiment compliqué pour des enfants de cet âge, mais la majorité des élèves de la classe a su décrire ses sous-figures et sa figure globale avec une grande précision, en verbalisant ses choix et des sentiments.
J’ai assez bien géré la lecture de l’album, un peu périlleuse : je ne veux pas dénaturer l’histoire mais je ne peux pas tout lire faute de temps. C’était un de mes soucis, et c’est bon. L’autre souci était de réussir à ce que les enfants expriment leurs idées par la géométrie, et c’est atteint aussi.
Rhaaaaa mais zut, pourquoi ai-je continué à explorer toutes ces ressources des Dudu ??? Cela doit faire un moment que je n’ai pas regardé leur catégorie travail sur l’erreur et c’est plein de pépites… J’ai très envie de traiter ça en quatrième, car nous avons traité les probas et les questions des élèves m’ont amenée aux expériences à deux épreuves et aux arbres :
Comme je trouve mes élèves tout ramollos depuis le retour des vacances, je me dis que cela pourrait les motiver, un challenge qui leur reste accessible…
Je vais aussi pouvoir expliquer à mes élèves ce que je pense de l’idée même de malédiction, car nul doute qu’ils vont réagir.
En 5e, je dois étudier les vitesses, selon ma programmation, là, bientôt. Les années passées, j’ai fait ça :
Il s’agit de comparer, et pour cela les élèves choisissent souvent de revenir aux m/s ou aux km/h. Mais là, je n’ai pas envie. On est plus tard dans l’année par rapport au moment où je traite habituellement cette activité. Je pense qu’elle va être inutilement longue. Alors j’ai eu envie de faire autre chose.
Oui, mais quoi ?
Comme je manquais d’inspiration, je suis allée sur Mathix. Il m’a fallu peut de temps pour trouver ce qu’il me manquait :
L’erreur est assez frappante. Nous vérifierons aussi l’affirmation des 10%, pendant que nous y sommes. Je vois bien la cohérence des calculs qui amènent à des résultats faux, mais je ne comprends pas d’où vient le coefficient utilisé. Je continue de réfléchir, mais si quelqu’un ici a une idée, je prends : en général nous essayons d’expliquer l’erreur commise. Delphine, lectrice attentive et bien plus perspicace que moi, a trouvé : c’est une erreur de sous-titrage, car 161 pieds/seconde correspondent à 176 km/h.
Merci Delphine, merci les Dudu, et merci les collègues qui abondent la base !
Mon ami Olivier a chez lui un petit livre : The 1 2 3 of D&D. C’est rigolo comme idée ! L’album a des airs de livre à compter, mais il s’adresse en fait à des enfants plus âgés, qui peuvent jouer à Dungeons and dragons. Un petit glossaire à la fin présente des monstres avec quelques caractéristiques. Mais c’est très rigolo !
A la fin, on a une petite recommandation qui m’agace un peu : donne-t-on ce genre de conseil aux footeux ou au joueurs de piano ? Le jeu de rôles est un loisir comme les autres (enfin, plutôt mieux en fait… ;-P)
Mais j’aime beaucoup l’illustration après la fin de l’album, ainsi que la déco aux murs de la maison !
J’avais, ici, proposé la synthèse de la recherche du problème Dudu de la farine, pour les élèves de CM2 de la classe d’Aline Mollien à l’école Saint Exupéry de Mont Saint Aignan, mais je l’ai modifiée, après avoir étudié d’un autre oeil les productions. Alors voici cette synthèse.