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Mes trouvailles

J’ai ramené tout ça, du Salon :

Alors hop, il faut tester, lire, explorer, réfléchir, questionner, maintenant. Mon mari a testé un jeu au petit déj, dont je vais parler pas plus tard que dans 5 minutes. Après, une petite visio pour un joli projet encore, et puis essayer de passer de 50 mails en souffrance à moins de 20, et puis déjeuner avec mes loulous, et puis peindre des fig et encore tester des jeux. Et mes copies…

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Les mathématiques, c’est politique !

Un article de l’Humanité magazine du 17 au 24 mai s’intitule : les mathématiques, clé du monde réel. Il se nourrit de la lecture d’ou livre écrit par Martine Quinio Benamo, Un grain de riz sur l’échiquier. Le sous-titre de cet ouvrage est « les mathématiques, c’est politique ! » L’autrice y parle de ce qu’elle appelle « l’attitude mathématique », indispensable pour décoder notre monde et notre environnement.

Du biais de confirmation (cette tendance à sélectionner uniquement les informations qui renforcent des croyances en nous) au biais des numérateurs (un pourcentage de 0,01 % nous apparaît comme négligeable alors que 1 cas pour 10 000, mathématiquement identique, va nous inquiéter), en passant par la confusion entre cause et corrélation et autres pièges… Comment ne pas s’indigner à l’égard d’un slogan gouvernemental martelé en pleine crise Covid : « On peut débattre de tout. Sauf des chiffres » ; à l’égard aussi du manque de scrupules dans l’utilisation des chiffres à des fins politiques, économiques et sociales ? Et si l’important était d’adopter une attitude mathématique, une voie d’attention à la complexité, à la nuance, au raisonnement pour qualifier avant de quantifier ? Les mathématiques sont un bien commun à partager, pour comprendre ce qui se joue dans le monde et mieux intervenir dans le débat public.

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Michel Fayol analyse Pirls

Le Café Pédagogique a publié un entretien avec Michel Fayol, au sujet des derniers résultats de PIRLS. Michel Fayol y développe plusieurs points intéressants.

D’abord, Michel Fayol explique que le système orthographique du français est particulièrement difficile à maîtriser, par rapport à ceux des autres langues. Apprendre à lire le français est naturellement plus long, en raison de ces difficultés, et apprendre le système orthographique aussi. Ces difficultés sont encore plus grandes lorsqu’on s’intéresse à des enfants issus de familles qui elles-mêmes n’ont pas ou apprendre correctement. On ne pourrait donc pas comparer directement les performances d’enfants français et d’enfants du même âge d’autres langues. Les difficultés de lecture impactent ensuite celles de compréhension des écrits, ce qui se répercute dans toutes les disciplines scolaires.

Ensuite, Michel Fayol aborde l’écart de performance entre les filles et les garçons. Ce n’est pas une spécificité française. Michel Fayol cite une étude basée sur une comparaison internationale, qui portait sur près de quatre millions d’élèves, qui mettait en évidence que le niveau des filles est supérieur à celui des garçons dans de très nombreux pays. Michel Fayol n’a pas étudié les causes de l’augmentation récente de ces écarts en France.

Enfin, Michel Fayol revient sur la mixité scolaire, très insuffisante en France. C’est en effet un des coeurs de nos problèmes, car ajouter et ajouter encore des heures de remédiation à des enfants en difficultés, qui se fatiguent particulièrement, n’est pas une solution raisonnable. Ce sont d’autres solution qu’il faut trouver.

La pédagogie est la clé. Il faut former plus et mieux les enseignants. La formation initiale doit être renforcée. Mais la formation continue aussi afin de permettre un meilleur suivi de l’actualité scientifique autour de la lecture dans une visée d’amélioration des gestes professionnels des professeurs. Non pas qu’ils soient peu compétents, mais pour qu’ils puissent voir que des approches un peu différentes peuvent avec certains élèves réussir.

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Fin de carrière : ?

Dans La Croix Hebdo, Yannick Le Borgne-Larivière, chef d’entreprise en Indre-et-Loire, déclare ceci :

Alors bon, comme monsieur Le Borgne-Larivière aime agir dans l’urgence, il faudra sans doute travailler là-dessus : faire classe ne s’improvise pas et se planifie assez rigoureusement. En revanche, il a des qualités qui vont effectivement bien avec le métier de prof de maths : il est optimiste, humaniste, doute de tout et cherche à vérifier par lui-même les informations qui lui sont délivrées, veut à être utile. Il a visiblement conscience que ce métier est mal payé et terminera de rembourser sa maison avant de devenir enseignant en lycée professionnel. Et pour ce projet il s’appuie sur le souvenir d’un enseignant qui lui a redonné confiance et le goût de faire des mathématiques.

N’empêche, ça pète comme titre. J’ai plutôt l’habitude de lire des collègues qui se demandent comment finir leur carrière autrement qu’en étant prof de maths. Moi-même je cherche à me reconvertir vers l’Ulis, même si c’est toujours de l’enseignement. Alors un peu d’enthousiasme et de fraîcheur, ça fait du bien.

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La conférence de consensus du CNESCO sur l’évaluation

J’avais suivi, fin 2022, la conférence de consensus du CNESCO sur l’évaluation. C’était très intéressant et j’avais écrit des articles sur chaque intervention que j’avais suivie, mais il m’avait été demandé de retirer mes articles, comme je l’avais expliqué ici. J’avais été informée que je pourrai les mettre en ligne lorsque les vidéos de la conférence seraient elles-mêmes mise en ligne. C’est chose faite, je republie donc mes articles.

Je vous conseille de tout explorer : le CNESCO propose vraiment des contenus de grande qualité, accessibles et éclectiques. C’est une mine pour se former et réfléchir.

Le descriptif de la conférence de consensus sur l’évaluation et le programme sont .

Les vidéos des interventions sont ici.

Et , encore des ressources.

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A la limite du désespoir

Un article de France info relaie le sentiment d’abandon et d’abattement des collègues de lycée professionnel des spécialités qui disparaissent subitement. Les collègues sont incités à « se réorienter », à passer des concours, mais n’en ont pas forcément l’envie ou l’énergie. Quant à l’idée saugrenue de devenir professeur des écoles, elle montre bien une méconnaissance des réalités : enseigner à l’école est un métier très particulier, qui demande des compétences et des savoirs particuliers également. Ce n’est pas parce qu’on a déjà parlé à un enfant qu’on sait lui enseigner des savoirs fondamentaux et interdisciplinaires. Nos collèguesvivent dans une angoisse destructrice ce bouleversement de carrière, auquel rien ni personne ne les a préparés. Il n’est aujourd’hui même pas possible de savoir combien de collègues se trouvent dans cette situation.

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Le numérique, l’école et la Suède

Un article du Monde du 21 mai 2023 s’intitule :

Voilà qui va sans doute faire causer. A juste titre, d’ailleurs, à condition que le débat soit un débat argumenté et étayé, et pas une rixe de ressentis.

Le 15 mai, la ministre des écoles, Lotta Edholm, a réagi en enterrant la stratégie de l’agence nationale de l’enseignement scolaire (Skolverket), en faveur de la poursuite du numérique, présentée en décembre 2022.

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La ministre avait déjà fait part de ses réserves par le passé, quant à l’usage du numérique : elle regrettait « l’attitude dépourvue d’esprit critique qui considérait, avec désinvolture, la numérisation comme bonne, quel que soit son contenu ». Elle déplorait le fait que l’usage des manuels tombe en désuétude, de ce fait. Selon la ministre, l’abandon des manuels a par exemple comme conséquence que les parents ne peuvent plus aider leurs enfants comme auparavant, à la maison. Je ne comprends pas trop, parce qu’il y a la trace de leçon et les activités d’entraînement sur feuille, mais bon.

Pourtant, l’article explique que la Suède ne dispose d’aucune étude chiffrée sur le temps d’écran des jeunes à l’école. Mais, dans une enquête de décembre 2022, 20% des enseignants interrogés déclaraient que leurs élèves « écrivaient rarement ou jamais à la main », taux qui atteignait plus 57% au lycée. PIRLS indique par ailleurs, dans sa dernière mouture, un recul des compétences de littéracie, même si elles demeurent en tête de classement (mais on a vu que le classement n’est pas l’essentiel ici).

Alors a-t-on ouvert les vannes du numérique (en Suède et ailleurs) pour moderniser l’école, sans projet scientifiquement étayé, ou a-t-on pensé l’accès au numérique pédagogiquement, cognitivement, didactiquement ? La réponse semble assez clairement pencher pour la première version. Pourtant, le numérique a d’évidents atouts pour les apprentissages, pour différencier, pour multi-représenter. Mais cela ne peut pas tout remplacer. En particulier, cliquer remplace en effet souvent la lecture (le décodage et la compréhension) et l’écriture. Personnellement, je serais bien embêtée sans mes tablettes et sans les salles info : pour apprendre à programmer, pour travailler l’accès à la démonstration sur des logiciels de géométrie dynamique, pour automatiser tout un tas de savoirs et de savoir-faire, j’en ai clairement besoin. Maintenant, on me retirerait tous nos supports papier, je ne sais pas du tout comment je pourrais enseigner… Pour construire une trace d’institutionnalisation avec les lèves, en co-construction, sans cahier ce serait impossible. Et même chose pour tout un tas d’exercices et de problèmes, qui n’ont rien à voir avec l’usage du numérique et nécessitent du brouillon et une mise au propre à la main, élaborée ensemble.

Le rapport au temps est différent, avec les écrits papier. La pensée des élèves se pose davantage, on est moins dans la réaction et l’essai-erreur parfois en réponse à un mot clef ou au hasard. Et là, une autre question se pose : la question du numérique hors l’école. Clairement, et des études l’ont mis en évidence, l’usage excessif de certains réseaux sociaux modifie le cerveau. Les capacités de concentration sur certaines tâches qui nécessitent de l’analyse, le rapport aux récompenses et aux punitions, la sensibilité aux commentaires se modifie. On ne peut donc pas tout reporter sur l’école : quand voir des tout-petits sur un téléphone pour être « calmes » ou des écoliers aller à l’école avec un smartphone est devenu banal, il est plus que temps de s’interroger collectivement.

De là à balancer tout le numérique aux orties, il y a un pas qu’il serait bien dommage de franchir. Mais il faut une vraie, vraie réflexion, à l’école et hors l’école. Et ce serait bien qu’avant de faire des déclarations dans un sens ou dans l’autre, les personnes qui décident se renseignent pour comprendre les véritables enjeux éducatifs. Là encore, réfléchir et pas seulement réagir.