Alors hop, il faut tester, lire, explorer, réfléchir, questionner, maintenant. Mon mari a testé un jeu au petit déj, dont je vais parler pas plus tard que dans 5 minutes. Après, une petite visio pour un joli projet encore, et puis essayer de passer de 50 mails en souffrance à moins de 20, et puis déjeuner avec mes loulous, et puis peindre des fig et encore tester des jeux. Et mes copies…
Aujourd’hui j’ai appris que quatre de mes élèves de quatrième sont lauréats des olympiades de mathématiques. C’est une année incroyable.
Je suis très fière de vous, les jeunes. C’est une magnifique année et vous contribuez à donner du sens à mon investissement. Mais je suis tout aussi fière de J ou M, tellement en difficultés en maths au départ et qui ont tant progressé, ou de M, dyscalculique qui a réussi à construire du numérique en trois ans, ou de F ou C, pour qui venir au collège est si difficile, mais qui sont là en maths.
Quand vous m’offrez une victoire-événement, je suis profondément heureuse. Et quand vous m’offrez des victoires au long cours et des victoires discrètes, ponctuelles mais tellement signifiantes, je le suis tout autant.
Hier, après la multitude d’activités que j’ai eues au Salon culture et jeux mathématiques, et avant un dernier rendez-vous avec deux passionnés de didactique, je suis allée visiter l’atelier de François Abélanet, l’anamorphosiste, que j’ai eu la chance de rencontrer grâce à l’association Maths en scène dans le cadre de la magnifique action de Regards de géomètredans mon collège l’année dernière. Il est extraordinaire, François. C’est vraiment une belle personne et un artiste incroyable. J’ai passé un moment fantastique. Dans son atelier, il y a des maths partout, mais pas pour les maths : ce sont des maths nécessaires à ses oeuvres, arrivées là naturellement. Il m’a montré qu’il est dans l’hyperbole de taleS, d’ailleurs. Et j’ai vu un Au fil des maths sur la table basse… François a une capacité à expliquer ses démarches de façon très claire et fluide. Et j’adore sa passion, ses idées qui fusent sans cesse, qui interrompent le fil de sa parole pour partir dans une autre direction avant un nouveau virage en épingle à cheveu. Ses projets en cours sont incroyables : il va encore plus loin dans les jeux et les réflexions sur les point de vue et le regard.
Le Café pédagogique a publié un article sur la dernière production de Nathalie Sayac : un album, Cinq bisous pour bien grandir, qui est le premier d’une série. Je ne l’ai pas encore eu en main, mais l’album est très joli et est forcément de qualité, puisque c’est Nathalie qui l’a écrit, et qu’on connaît déjà ses précédentes productions.
Cet album est destiné à des enfants de 2 ou 3 ans. Nathalie Sayac va écrire les suivants pour des enfants de plus en plus âgés, avec « des situations mathématiques adaptées à la vie des enfants et à leur développement cognitif. La numération, la géométrie topologique, l’algorithmique, les résolutions de problèmes… » Ouh, miam ! Mais ce livre n’est pas scolaire, ni même parascolaire : c’est un album-plaisir, pour rêver, imaginer, apprendre, se familiariser avec de nouvelles découvertes.
Ses instruments de travail, il les sort d’une boîte de biscuits de riz japonais – « toujours la même marque », précise-t-il. Une drôle de structure en plastique, à l’apparence tantôt ronde, tantôt pointue, selon le regard que l’on porte sur lui. Des lacets, des élastiques ou des trombones qu’il manipule comme un prestidigitateur. Des feuilles de papier, coupées, pliées, nouées, rejetons fantasques des origamis de son enfance. Ou encore une pièce géante, qu’il fait tourner devant vous sur une table de l’Institut Henri-Poincaré, temple parisien de la recherche en maths, afin d’approcher à sa manière la « singularité en temps fini », un thème classique de la discipline.
Original, électron libre, inclassable, incroyablement flexible intellectuellement, amateur de défi, opposé à la vision élitiste des mathématiques, ouvert à des champs culturels très divers, libre, Tadashi Tokieda est une personne qui m’apparaît, à lire l’article, comme fabuleuse. J’espère assister un jour à une de ses interventions !
N’avez-vous jamais fait l’expérience de donner un cadeau à un enfant et de le voir s’amuser avec le papier ou avec l’emballage ? Voilà ce qui m’anime, ce que je veux solliciter chez les gens.
J’avais l’occasion d’aller à l’inauguration, mais manque de chance : je travaille toute la journée ce jour-là. Dommage : il y avait des ateliers et tout. Mais ce n’est pas grave, nous irons la visiter ensuite.
Aujourd’hui en rentrant, j’avais dans ma boîte aux lettres une enveloppe avec dedans ça :
Chouette-chouette-chouette-chouette !
Cela fait des années que j’utilise le cahier de calculs de Jean-Yves Labouche, qui est disponible sur son site. Comprendre et automatiser le calcul mental est absolument indispensable : c’est un outil de compréhension de notre environnement sans lequel l’individu est isolé, et le développer participe d’un projet d’égalité. Chose remarquable, le cahier de 6e est toujours en ligne malgré l’édition du cahier en version papier chez Hatier : « le cahier d’origine reste disponible, mais ne sera plus mis à jour et il ne bénéficie pas de tout le travail de correction, de relecture et d’amélioration qui a été apporté à la version éditée« , lit-on sur le site de Jean-Yves, et c’est drôlement chouette, je trouve. La version papier éditée comporte des améliorations évidentes et un confort certain, mais pour autant les outils gratuits demeurent.
Alors, que trouve-t-on dans ces cahiers ?
D’abord, le mode d’emploi par Jean-Yves. Car il s’agit là d’un outil par un prof, pour des profs. Chaque cahier propose 38 fiches, qui permettent de réactiver et d’automatiser. Chaque fiche est structurée en trois temps : un point de méthode pour donner accès, un entraînement au rythme de l’élève en version papier, avec le corrigé numérique accessible en flashant un QR-code, et un entraînement en temps limité à partir de questions en numérique (et mes élèves sont équipés de tablettes attribuées par le département, alors youpi), avec le corrigé à la fin. Tout fonctionne tip top, j’ai essayé avec mon téléphone, ma tablette, mais aussi à partir de mon PC car on dispose d’une adresse courte rapide à taper.
Jean-Yves enseigne à Tapei, et ses cours durent 1h20. Son organisation est forcément impactée par ce temps particulier, mais elle est parfaitement transposable à 55 minutes de séances, même quand on a un emploi du temps pas glop, comme par exemple celui de madame L., dans un collège en Normandie, qui voit ses élèves deux heures le mardi et deux heures le mercredi (et une heure quinzaine le lundi, mais comme c’est en demi-classe madame L. travaille autrement à ce moment-là). C’est peu adapté pour entretenir les savoirs, comme emploi du temps, mais bon voilà.
Cette madame L. a réfléchi : même avec cet emploi du temps-là, elle peut mettre en oeuvre les cahiers de monsieur Labouche sans souci.
le mardi en deuxième heure, à la fin de la séance, nous pourrions découvrir le thème de la fiche de la semaine et nous entraîner sur une partie de la fiche « à son rythme ». Cette fiche serait à terminer pour le mercredi ;
Le mercredi, nous corrigerions les questions non traitées la veille. Ensuite, certains élèves passeraient à la partie entraînement en temps limité, pendant que ceux et celles encore en difficulté traiteraient d’autres exemples avec moi, en remédiant, en analysant les erreurs, en verbalisant ;
le mardi suivant, en première heure, les élèves n’ayant pas encore traité leur partie entraînement limité, ainsi que celles et ceux qui souhaiteraient la refaire s’y colleraient. Si des élèves se sentaient particulièrement en insécurité, ils pourraient demander de l’aide à un camarade qui a traité cette partie la semaine précédente, à condition que ce soit bien pour aider et pas pour faire à la place ;
Et en deuxième heure, hé bin on reprend le cycle du début.
Je pense que j’envisagerais même que par la suite certains élèves reviennent sur la partie entraînement en temps limité, quelques semaines après l’avoir traité, si des fragilités demeurent, alors que les autres continuent à avancer. Certes, nous ne serions pas tous et toutes au même stade en même temps, mais ce n’est pas grave : je pourrais faire progresser chacune et chacun de façon adaptée. Certains thèmes ne seraient simplement pas abordés par toutes et tous, mais c’est normal puisque les élèves ne partent pas du même point et n’ont pas le même rythme d’acquisition. Et certains thèmes seraient des points de passage obligé, parce que ceux-là me semble absolument incontournables.
Pour certaines fiches, je proposerai mon propre point de méthode, car je ne l’expose pas comme Jean-Yves. Mais ça aussi c’est facile à organiser : son cahier est un outil très flexible. Et hyper pratique pour l’enseignant, qui a accès aux contenus et aux corrections de façon très simple. En plus, les cahiers structurent les points à aborder pendant l’année, qu’on suive les fiches dans l’ordre ou pas.
Le cahier de 5e m’a beaucoup, beaucoup plu : en 6e, je m’appuie déjà au quotidien sur le cahier de calcul antérieur. Mais pas en 5e, et pour cause : il n’y en avait pas. Hé bien voilà qui va me faire gagner un temps fou ! Sur son site, Jean-Yves a mis en ligne des fiches qu’il n’a pas pu intégrer au cahier de 5e faute de place. Pour ma part, je suis tout aussi fan de ces fiches que de celles qui figurent dans le cahier. Donc je prends tout, joyeusement. Hop.
Bravo Jean-Yves : une progression claire, des supports très lisibles, des choix pertinents, un usage complémentaire du papier et du numérique : c’est une réussite qui va devenir un outil de base et parfaitement indispensable dans mes pratiques.
Hier à l’INSPE, j’ai proposé aux étudiants-collègues que j’avais en face de moi dé découvrir les Noums, après leur avoir présenté l’album Un, deux, trois, banquise ! qui aborde de façon explicite l’itération de l’unité en maternelle. Je trouve décidément l’outil Les Noums vraiment extraordinaire. Alors je vais vous en reparler, pour la peine.
Rémi Brissiaud est l’auteur des Noums. Il est malheureusement décédé avant d’avoir pu déployer son idée à tous les niveaux, et ne nous laisse que les niveaux CP et CE1. Peut-être quelqu’un prendra-t-il la suite, je l’ignore, mais ce ne sera pas tâche facile : Rémi était… Rémi. Unique.
Un outil emblématique des Noums, pour moi, c’est le scanner. C’est tellement simple et absolument génial. En permanence on peut faire le lien entre la numération et le calcul, et donner à voir une nouvelle façon d’envisager le nombre. Or multi-représenter est la clef, et les Noums développent la multi-représentation à fond et par de multiples biais. Rémi a même intégré les schémas en barres, pour lesquels il avait des réserves, mais dans lesquels il voyait aussi des potentialités.
La semaine dernière, nous avons vu ce film d’animation, dont mon mari parle ici.J’ai adoré. Je ne suis pas sûre d’avoir correctement interprété la fin, et il y a sans doute des tas de choses que j’ai loupées par manque de culture ou parce que ça va très vite. J’ai envie de le revoir, du coup. C’était un vrai bonheur, je vous le conseille.
Mais les maths, alors, me direz-vous ? J’arrive, j’arrive : je suis là pour ça ! Voilà :
C’est super chouette, je vais montrer cet extrait à mes élèves à la rentrée. Mais même s’il n’y avait pas de maths dans ce film il serait déjà extraordinaire, c’est dire…