Hier Ravel, aujourd’hui Wax Tailor

Bon week-end à toutes et tous!
Bon week-end à toutes et tous!
Ce soir, c’est l’avant-dernière sortie de mon collège à l’opéra. Pour moi qui ne suis pas du tout habituée à l’opéra, que ce soit en danse, en concert, pour de l’opérette, c’est une découverte. Ma collègue d’éducation musicale est à l’origine de ce super projet, auquel elle a associé les collègues qui le désiraient. Grâce à elle, j’ai envie de rempiler ! Et pour les élèves, quelle belle occasion d’accéder à une forme de culture pas forcément accessible !
Après avoir découvert le Numoogle d’Arnaud Dudu, j’ai lu un commentaire de l’IREM d’Amiens qui m’a fait découvrir le Word Blitz sur smartphone.
Aïe aïe aie.
A un moment donné je vais forcément avoir faim ou sommeil, je vais m’arrêter, si, si.
Mas peut-être je tiendrai mieux le coup quand je jouerai au Boogle avec ALice.
Nous avons testé nomme-moi, un jeu coopératif ou pas, comme on veut. C’est très très bien, ce jeu. Je suis surprise car j’y ai cru ne pas aimer à la lecture des règles et en fait c’est vraiment très chouette et très adapté avec tout type de personnes.
A son tour on retourne une carte. Dessus il y a la désignation d’une catégorie : ce qu’on aime manger, ce qu’on aime ou pas en soi, des choses qu’on perd souvent, qu’on aime toucher, qui sont faciles pour soi… Le joueur lance le dé et il ou elle doit énoncer le nombre désigné par la face obtenue dans cette catégorie.
C’est très chouette car cela invite à réfléchir, souvent sur soi, et à verbaliser. Mais très vite on échange en cherchant à comprendre l’autre, en lui faisant préciser sa pensée, on nuance aussi beaucoup. Le développe clairement l’empathie, en douceur.
Certaines cartes m’ont intriguées : celle de gauche parce que je ne vois pas le rapport entre l’image et la consigne et qu’en plus la consigne est sujette à interprétations. Et celle de droite parce que ça veut dire quoi « difficile à compter » ?
Je n’aime pas ces cartes-ci, mais elles peuvent justement servir de base pour parle stéréotypes :
Enfin, plein de variations sont possibles et sympas : répondre en langue étrangère, en LSF par exemple. On peut jouer de façon collaborative et le jeu s’adapte à tous les âges. On peut aussi jouer en grand groupe mais alors on peut peut-être lancer le dé plusieurs fois ou observer ce qui revient le plus ou le moins souvent, ou comment la consigne a été interprétée.
Ce jeu est un super support pour faire naître la parole et l’argumentation, pour travailler les langues en général et pour travailler l’implicite.
Ca va me faire mon weekend tellement je suis contente de mes stylos :
MaxiProf, il porte bien son nom : mon mari est tombé sur son projet Herbin, qui est formidable et magnifique. Je suis admirative positivement fan. Je me mets ça de côté pour mes élèves d’Ulis l’année prochaine, et je vais aussi cogiter une adaptation en mathématiques… Je crois que j’ai un début d’idée grâce à ce collègue, chouette !
Aujourd’hui nous avons nettoyé, construit, et nous avons rangé les romans jusqu’au D. Donc bon demain je risque de ne pas trop passer par ici non plus : il y a encore beaucoup de lettres dans l’alphabet…
Ce soir, je ne vais pas vous parler de maths. Non. Je vais rendre un hommage, à l’équipe du Lido, maintenant rebaptisé Lido2.
Alors voilà. Celles et ceux qui me lisent régulièrement savent qu’une de nos quatre enfants, Alice, est autiste. Cela lui complique la vie. Par ricochet, cela nous complique aussi la vie, forcément. Je suis donc habituée à monter au créneau, à mener des batailles, parfois remportées, parfois perdues. Ce à quoi je suis le plus confrontée, c’est à la nécessité de justifier, à l’indifférence et même au mépris. Alors quand ce n’est pas le cas, cela me fait tout drôle.
Avant de vous raconter comme l’équipe du Lido2 est au top, il faut que je dise autre chose au sujet d’Alice : elle adore les comédies musicales. Enfin, des comédies musicales anglo-saxonnes ou américaines. Mais c’est son truc, elle s’y connaît. Elle est aussi friande de musées, de découvertes culturelles en général. Alors nous avions prévu une escapade à Paris aux prochaines vacances : des musées, un parc, des ballades, des restos, du théâtre. Et là, Alice voit qu’il y a Cabaret qui se joue au Lido, mais que les dernières représentations sont tout de suite maintenant. Elle connait et aime cette comédie musicale, et elle est jouée en anglais, par l’équipe anglophone d’origine. Alors nous nous disons ok, avançons notre séjour. Hop zou, c’est parti.
Problème : le Lido est une salle de cabaret, où on est installé par table, quatre par quatre. Allons-nous être tassés avec des personnes inconnues, ce qui va être difficile pour Alice ? Peut-elle être placée à un endroit où elle ait un peu d’espace ? Alors j’envoie un mail avec mes questions. J’indique mon numéro de téléphone au cas où
Et là, bim. Une personne du Lido me rappelle dans la journée. Elle me demande de quel handicap il s’agit, ce qui est normal en terme d’accessibilité, et quand je réponds autisme, elle me dit : « ah oui, je comprends. Je vous propose de vous réserver une table complète pour vous deux, en neutralisant les deux places restantes, à un endroit de la salle où il y a de la place mais d’où on voit vraiment bien, pas à côté de l’orchestre pour éviter trop de bruit, et je vous fais demi-tarif, à votre fille et à vous en tant qu’aidant ». Alice sautait sur place en entendant tout ça.
Heuuuuuuuuu merci, je réponds. J’ajoute que mon interlocuteur ensoleille ma journée, parce que ce n’est pas souvent que je rencontre tant de bienveillance. On me répond que c’est simplement normal.
Alors la norme, elle est peu partagée, j’vous’l’dis.
Arrivées au Lido2 aujourd’hui, même bienveillance discrète. Et le spectacle : éblouissant. De là où nous étions, nous avons pu en profiter au maximum toutes les deux.
Alors messieurs-dames du Lido : merci. J’ai vécu une situation inclusive pour de vrai, sans même avoir l’impression que je dérangeais, et le spectacle nous a vraiment impressionnées et ravies. Alice a eu la chance de voir en vrai pour la première fois une comédie musicale, et dans de super conditions. C’est très important, car cela lui donne des repères et lui montre ce qui est possible. Chaque nouvelle expérience réussie la rapproche de l’autonomie.
Pour la peine, nous reviendrons…
Après avoir discuté littérature en voiture avec mes collègues, sur le chemin du retour de Jonzac, j’ai une n-ième fois regardé si je pouvais trouver mon roman préféré à acheter, ou plutôt à racheter : je l’ai prêté et il ne m’a jamais été rendu. Cela fait 14 ans que je regrette mon livre. Et là, paf, voilà-t-y pas qu’il est réédité depuis août !!!
Alors voilà, mon bonheur du jour :
La Maison des feuilles est un roman vraiment à part, qui happe et me fascine, et dont la mise en page est pensée pour être un écho à l’histoire. Fantastique, dans tous les sens du terme. Voici des exemples, floutés pour ne rien dévoiler de plus.
Qui c’est qui a fait un plongeon enthousiaste dans la piscine de Jonzac hier ? Claire et son badge !
En dehors de cette fantaisie, c’était vraiment super de pouvoir profiter du centre aquatique. Et nager au milieu de conversations mathématiques était en même temps drôle et incongru.