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Cataclop, cataclop

Cet après-midi, j’avais une réunion à l’inspection, une co-intervention à l’INSPE, une réunion CAPPEI et un groupe de travail. Comme je n’ai pas le don d’ubiquité, et tant mieux d’ailleurs, j’ai fait des choix. Mais entre les réunions j’ai réussi à corriger toutes mes évaluations flash (j’en avais 6) et d’évaluer mes courses aux nombres (j’en avais 5). Ca fait un joli tas de copies… Et d’assez belles performances, sur les évaluations flash. Sur les courses aux nombres, je ne sais pas trop, il va falloir que j’analyse tout ça plus finement. En tout cas, je tire quelques enseignements :

  • Les évaluations flash, c’est facile à corriger, mais c’est comme les moustiques : quand il y en a plein, c’est drôlement fatigant ;
  • C’est sympa de raisonner par périodes dans l’année, avec « d’abord on bosse le sens en automatisant un peu », ensuite « on bosse à fond le sens et on automatise moins », et là « on automatise à fond à fond », mais avec mes 5 classes en même temps ça fait beaucoup de copies, quand même ;
  • Les élèves connaissent de moins en moins leurs tables de multiplications. Je leur ai expliqué comment mettre leurs compétences en valeur, en explicitant des calculs sans les résoudre, dans lesdites évaluations flash, où une méconnaissance des tables amène facilement à être cognitivement débordé. Du coup le taux de réussite grimpe en flèche, ce qui est très chouette, mais c’est tout de même bien embêtant pour le quotidien de toutes et tous ces élèves. Et je n’ai pas beaucoup de temps disponible pour leur faire réviser les tables, sans compter que pour cela je dois différencier car certain(e)s ignorent la table de 5 quand pour d’autres le problème se limite aux tables de 7 et 8, et quand d’autres les connaissent très bien ;
  • Pour la course aux nombres, mes appuis ne suffisent pas pour les élèves non lecteurs (j’en ai 2 encore) et les élèves allophones qui ne parlent pas français (j’en ai 4). Je vois bien que leur production ne reflète pas leurs compétences et leurs savoirs, flûte.

Bon, j’ai une dernière réunion, je file.

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Nombres en formation

Ce matin, j’ai rencontré des collègues de cycle 2 de Rouen et sa région pour parler nombres et calculs. Des maths, dés échanges, des rencontres, avec toujours en visée les élèves… C’est ressourçant!

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Un peu de poésie

Ce matin, j’anime une formation à destinations d’enseignant et de formateurs du premier degré, sur les nombres et le calcul en cycle 2. Moi qui ai quitté la formation il y a 3 ans, au niveau académique, je suis très contente. Alors avant de partir, je révise : une formation agréable se doit d’être fluide. Mieux vaudrait que je ne sois pas accrochée à mon diapo.

En révisant, je me dis : elle manque de poésie, cette formation. Elle est très centrée sur l’analyse et les outils, ce qu’on m’a demandé par ailleurs. Mais bon, on me l’a demandée à moi, j’ai donc le droit, voire le devoir (oui oui oui, le devoir) d’y mettre ma patte. Je vais faire le clown, naturellement, je vais employer toutes ces expressions polletaises qui de toute façon m’échappent même si j’essaie de les retenir, mais j’ai envie de poésie, ce matin, voilà.

Alfred de Vigny, que je n’aime guère lire par ailleurs, a écrit ceci :

Les nombres, jeune enfant, dans le ciel t’apparaissent

Comme un mobile chœur d’esprits harmonieux

Qui s’unissent dans l’air, se confondent, se pressent

En constellations faites pour tes grands yeux.

Nos chiffres sont pour toi de lents degrés informes

Qui gênent les pieds forts de tes nombres énormes,

Ralentissent leurs pas, embarrassent leurs jeux;

Quand ta main les écrit, quand pour nous tu les nommes,

C’est pour te conformer au langage des hommes ;

Mais on te voit souffrir de peindre lentement

Ces esprits lumineux en simulacres sombres,

Et, par de lourds anneaux, d’enchaîner ces beaux nombres

Qu’un seul de tes regards contemple en un moment

Va, c’est la poésie encor qui, dans ton âme,

Peint l’Algèbre infaillible en symboles de flamme

Et t’emplit tout entier du divin élément :

Car le poëte voit sans règle

Le mot secret de tous les sphinx;

Pour le ciel, il a l’œil de l’Aigle,

Et pour la terre l’œil du lynx.

La poésie des nombres

Alfred de Vigny a écrit ce poème pour à « Henri Mondeux, mathématicien de 14 ans », qui passa son enfance à garder les moutons et découvrit les chiffres par la manipulation de cailloux et brindilles. Henry Mondeux était un calculateur prodige, mais seulement sur certaines opérations. Malgré les encouragements de Cauchy entre autres, Henri Mondeux tomba dans l’oubli. Enfin pas tout à fait, puisqu’il a laissé suffisamment de traces pour que je puisse écrire cet article aujourd’hui.

Je trouve ce poème assez remarquable dans ce qu’il exprime du nombre : la distinction chiffre/nombre est vraiment d’une grande clarté, et les chiffres sont rhabillés pour le printemps, en « simulacres sombres ». La fin du poème me laisse un peu perplexe, mais en tout cas j’ai un peu de poésie pour ce matin…

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Bingo auf deutsch

Ce midi, au club Mathe auf Deutsch, nous avons joué au bingo. Cela a beaucoup plu aux élèves et nous avons révisé pas mal de vocabulaire : je leur donnais un nombre, un calcul ou des caractéristiques arithmétiques, et ils devaient cocher les cases de leur grille lorsqu’ils avaient des nombres-réponses. Cela m’a permis de réactiver :

  • La numération de 1 à 79
  • La parité : gerade, ungerade
  • La divisibilité : eine Zahl durch … teilbar, par exemple
  • Les nombres premiers : eine Primzahl
  • Supérieur, inférieur

C’était efficace, on a mangé un peu de chocolats pour fêter ça, et nous nous sommes bien amusés. Les élèves auraient bien aimé jouer encore en maths en français, l’après-midi (ceux-là m’ont eue trois heures dans la journée, tout de même), mais j’avais d’autres projets.

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Equations et propriétés des opérations

Ce matin, au petit dej, mon mari et moi discutions de la résolution des équations. Avec un de ses élèves en Ulis, il essaie de lui faire comprendre le principe de résolution, mais c’est difficile : son élève n’a déjà pas encore bien intégré la réversibilité addition/soustraction et multiplication/division, alors déterminer quelle opération appliquer pour conserver une égalité, c’est évidemment difficile. Cela m’a rappelé un échange avec des élèves de quatrième cette semaine, qui était très intéressant.

Nous avions introduit les équations depuis un moment, résolu des tas de calculs à trous, et commencé à représenter parle calcul littéral. Nous avions modélisé les équations du type x+a=b, et ça roulait plutôt pas mal, quels que soient les natures et les signes des nombres a et b.

Nous sommes arrivés devant une équation du type 3x+5=2. Comme nous avions manipulé avec mes cubes et le système de mon collègue Gani Mohamed, les élèves ont tout de suite compris que je les faisais monter en compétences et qu’il allait falloir diviser, « parce que 3x c’est trois fois x et que pour décrocher la multiplication par 3 il faut une division ». Nous avons discuté priorités de calcul, dégagé des règles, puis nous avons traité d’autres exemples, et nous sommes arrivés là où je savais que ça allait être dur-dur : une équation du type -6x+2=11.

Les élèves ont commencé par soustraire 2 dans chaque membre de l’égalité, certains mimant les plateaux de la balance avec leurs mains, d’autres ayant un accès plus direct à la résolution calculatoire. Et ensuite ? Quand on est devant -6x=9, on fait quoi ? Hé bien pour la majorité des élèves, on additionne 6, voilà.

Alors j’ai souri, parce que je m’y attendais et que j’aime bien aider les élèves à surmonter des obstacles. Comme là j’étais dans ma zone de confort, c’était tranquille. Nous sommes revenus à ce qu’est -6x. Tout le monde m’a dit: « c’est x multiplié par -6 ». « Alors on fait quoi ? » ai-je demandé. Réponse :

Bin en principe on devrait diviser, mais quand même on va pas diviser par un nombre négatif ??? … On peut, madame, diviser par un nombre négatif ?

On n’aurait pas étudié la règle des signes ? On n’aurait pas appris à gérer les divisions par des nombres négatifs ?

Si mais c’est pas pareil, là faut diviser-diviser, avec la règle des signes, on fait des calculs.

Il y a deux enseignements à ces échanges :

  • Je n’ai pas réussi à donner assez de sens à la règle des signes. En même temps, je comprends : je l’ai démontrée, et pour certain(e)s c’est donc du domaine de l’abstraction, de l’idéalité, voire de la bidouille ;
  • Diviser, cela reste faire des paquets ou déterminer combien d’objets il y a dans les paquets. Et on ne peut pas constituer concrètement des nombres négatifs de paquets, ni mettre dans des paquets un nombre négatif d’objets. Ces représentations de ce qu’est la division datent de l’école et ne sont pas facilement adaptables pour les élèves, comme beaucoup d’approches apprises à l’école. Il y a la division-division, qui a du sens, et la division-calcul, qui est manifestement autre chose.

C’est sur cette question que mon mari a eu une idée, appuyée sur du repérage, et je vais essayer. Mais on est de toute façon dans une difficulté robuste : on ne peut pas tout représenter concrètement, parce qu’à un moment donné le but est justement de passer à l’abstraction. En même temps, certains élèves en ont besoin, de manipuler, et il faut aussi les accompagner.

Bref, c’est compliqué, et passionnant.

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Notation scientifique et numération

Cette année, la notation scientifique a pris une place toute particulière dans ma progression. Je l’envisageais plutôt comme une notion anecdotique, utile aux calculs mais surtout nécessaire pour d’autres champs scientifiques, de l’astronomie à la biologie en passant par l’économie ou l’informatique. Sans doute est-ce dû aux difficultés que j’ai rencontrées en tant qu’élève, sur la notation scientifique : on l’avait entraînée d’un point de vue technique, à déclamer la virgule (hé oui) a gauche ou à droite (je ne suis pas latéralisée) et je n’y comprenais pas grand chose. J’ai donc réagi d’une façon assez primaire : la notation scientifique, ce n’est pas très important (comprenez : puisque je n’y arrive pas bien).

Mais en fait travailler la notation scientifique est une formidable occasion de revenir sur la numération en lien avec le calcul. Je vois le même parallèle qu’avec l’exo connu pour les tout petits que Rémi Brissiaud m’a enseigné : je demande a un enfant 6 voitures. L’enfant me ramène six voitures en énonçant sa comptine numérique. Je lui dis « Ah zut, j’en voulais 7 », et si l’enfant range tout pour recommencer sa comptine jusqu’au 7, il ne sait pas vraiment compter. S’il me dit « je t’en donne une de plus », il sait. Avec la notation scientifique, j’ai transféré le même type de questionnement : « ça fait combien 106 ? » ; « Un million ». « Ok. Et ça fait combien 107 ? » Et là, je fais la différence entre les élèves qui écrivent les 0 ou en indiquent les effectifs sur leurs doigts, et celles et ceux qui ont compris tout de suite que c’est 10 fois plus.

Et à force de travailler tout cela, de décomposer, de recomposer, de donner du sens, les élèves ont trouvé tout seuls ce que donne la notation scientifique avec exposants négatifs : ils ont compris de façon autonome qu’on divise et sont passés aux décimaux comme des petites fleurs.

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J’peux pas j’ai maths !

Je ne sais pas pour vous, mais pour ma part je suis positivement fan du site J’peux pas, j’ai maths. C’est une bonne illustration de « maths à la carte » ! Du cycle 2 tout nouvellement développé au cycle 4, c’est un outil formidable conçu et réalisé par Benjamin ARSAC, un collègue enseignant en collège, motivé, talentueux et partageur. Aujourd’hui, Benjamin propose à celles et ceux qui en ont envie de le soutenir financièrement pour ce site gratuit et sans publicité.

Si ça vous dit…

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Les équations en main

Cela fait un moment que j’ai promis de décrire le dispositif de mon collègue, Gani Mohamed, que nous coanimons avec sa classe : il a 4h hebdomadaires avec une de ses classes et j’ai les heures quinzaine de groupe. Il vient coenseigner avec moi avec le premier groupe, et ensuite je reproduis sur le deuxième. Le thème, filé depuis le milieu du premier trimestre : la résolution d’équations.

Gani s’est appuyé sur un dispositif existant, à partir d’un article dont j’ai oublié la référence. Il article trois niveaux successifs.

Premier niveau : des constantes positives et des inconnues

Les pions bleus représentent chacun l’inconnue. Ls dés symbolisent le nombre d’unités (côté constates) ajouté. La balance ou la règle évoquent l’équilibre, matérialisent l’égalité.Tout de suite, cela a bien fonctionné. Mais j’avais un souci, de mon côté : utiliser le même dé pour représenter des nombres d’unités différents me gêne, associé au principe de la balance. Peut-être avec des dés tous sur la face 1 nous éviterons certains obstacles. Alors pour ma part j’ai remplacé les dés par des cubes de numération, qui en plus présentent l’avantage d’être clipsables et déclipsables, ce qui est particulièrement pratique lorsqu’il fait diviser : on peut facilement représenter la correspondance entre 1 seul pion et un certain nombre d’unités constantes.

A ce niveau, on induit bien l’effet des opérations sur chaque membre de l’égalité, la nécessité d’opérer les mêmes dans chaque membre, et le calcul mental est facilité. Je me suis approprié le dispositif pour mes classes, du coup, mais en associant tout de suite la représentation puis la modélisation. Gani, lui, a préféré continuer la manipulation et n’introduire la représentation avec les calculs qu’au troisième niveau. En revanche il a beaucoup plus insisté que moi sur la vérification, ce en quoi il a sans doute raison.

Deuxième niveau : des inconnu et l’opposé de l’inconnue

Les pions bleus, c’est x. Voici les pions blancs, qui représentent -x. Sur ses fiches à compléter, Gani les note « * ». Là encore, j’ai gardé ses idées, en nommant explicitement -x au lieu de « * » et en précisant bien qu’on quitte l’idée de la balance. Parce qu’ajouter un pions pour exprimer qu’on retire éventuellement quelque chose, c’est délicat. Mais à ce niveau, les élèves ont déjà bien modélisé et cela n’a pas posé de souci. Toutefois, j’ai vraiment expliqué aux élèves pourquoi je procédais ainsi et quelles limites je voyais, pour éviter de mauvaises représentations. La discussion qui s’est engagée entre nous a été très intéressante : les élèves ont compris quelles questions je me pose, et pourquoi. Je pense que cela les a aidé à éviter certaines confusions, en fait. Vive l’explicite !

Cette étape est essentielle pour comprendre que x+(-x)=0 et permet des tas de simplifications. Je n’avais pas compris comme elle est importante au départ. La suite m’a montré comme ce principe de manipulation est pertinente et efficace.

Tout est possible, car tout est relatif !

Nous voilà dans les négatifs pour les contantes. Cela met un peu de couleurs… Et ça marche bien ! Pour ma part ces manipulations n’ont été que projetées à la visualiseuse, réalisées par des élèves ou en « dictée à l’adulte ». Comme j’avais déjà modélisé plus tôt, ç’aurait été un peu artificiel je crois. C’est simplement dû à la progression différente que j’ai choisie. Mais pour des élèves qui ont besoin de voir, de manipuler, qui sont en difficulté ou ne parlent pas français, cela m’a vraiment permis de lever des blocages.

Le dispositif de manipulation n’est pas fluide dans tous les cas : pour représenter « x-2(-x+3) », il faut poser du matériel en plus pour en enlever avant de commencer, et là ça devient vraiment compliqué. Mais je reste convaincue pour l’introduction : c’est plus simple et pratique, et plus efficace, que ce que je faisais auparavant.

Au final, Gani m’a permis de reconsidérer ma façon d’introduire les résolutions d’équations ; et la sienne a très bien fonctionné. Je suis juste trop impatiente de modélisation pour suivre ses pas, mais ses élèves sont très performants avec le matériel. Et j’adore ces échanges, qui me font avancer, et sont toujours tranquilles et constructifs. Que du bonheur.

Et la suite ?

Hé bien j’aimerais tester avec les Ulis de mon mari, en attendant de tester avec mes Ulis à moi l’année prochaine… J’ai vraiment envie de voir ce que cela permet, jusqu’où je pourrai aller. Mais avant, il faut que je lui en parle et qu’il soit d’accord pour aller aussi loin dans des compétences de cycle 4…