A l'attaque !·Actualité·Au collège·ça m'énerve·Chez les cadres·Chez moi·Coup de fatigue·Culture mathématique·Dur dur·Evénement·Expo de maths·I'm not dead·L'éducnat·Maths pour tous·Mes projets·Partager les maths·Zut.

A l’impossible…

…nul, et en l’occurrence nulle n’est tenue. Une collègue me disait récemment qu’elle trouvait remarquable ma capacité à monter de gros projets et à aller jusqu’au bout. He bien cette année, j’ai un contre-exemple : j’avais un super chouette projet de cartographie. Pour l’année de Maths à la carte, cela me semblait parfait. J’en ai parlé aux élèves à la rentrée de septembre, nous avons travaillé dessus, j’ai travaillé dessus de mon côté.

Et puis voilà, les difficultés se sont amoncelées. Des difficultés de type c’est-la-faute-à-personne, des difficultés de type c’est-la-faute-à-quelqu’un, un coût financier qui va encore me revenir, et puis rien de fluide dans l’opérationnel… Je jette l’éponge. J’ai mené des combats pour des projets, pourtant, mais là c’est trop et j’en ai assez, ras la casquette, plein les chaussettes, bref : zut. Je range mon projet, en le mettant soigneusement de côté : je trouverai bien un moyen de le recycler d’une façon ou d’une autre, ailleurs, à un autre moment. Sans doute le fait de mener pas mal d’autres projets, en dehors de l’établissement, me fait prendre du recul. Parce qu’ailleurs, ça se passe mieux, en fait. Alors je ne suis pas prête à m’épuiser en luttant contre différents courants divergents, et je sais que je dois aussi prendre soin de moi. Je n’ai pas de sentiment de culpabilité, ni d’échec personnel. Au contraire, je suis satisfaite de ma décision car elle est sage. J’ai longuement réfléchi pour la prendre, envisagé des tas de variations et de solutions, mais quand ça veut pas, ça veut pas.

Mais bon, je n’allais pas non plus renoncer à tout. La semaine des maths, ça se fête, quand même ! Alors j’ai cogité : qui dit fête des maths, qui dit projet, ne dit pas forcément truc de ouf. Il me faut du consistant, des objectifs péda et/ou dida clairs, de la culture, de la gaité et de la variété. Comme je fais classe ouverte sur cette période, je voudrais aussi impliquer les parents.

Je vais donc faire simple et festif : chaque jour pendant ces dix jours (car cette année la semaine des maths dure dix jours), nous mènerons une activité sympa, avec ou sans rapport avec Maths à la carte, mais qui marquera le coup. Cela ira de la balade mathématique dans le quartier à de l’origami, en passant par des débats philo et des rallyes, avec un soupçon de lectures, d’histoire, de cuisine, de jeux et d’arts. Ca va être beau, facile à déployer pour moi, enrichissant pour tout le monde.

Voilà.

C’est bien, comme ça.

Mais bon, on n’en gagne pas, dans l’éducation nationale, tout de même.

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Les pourcentages, c’est pas facile-facile.

La preuve, même le ministre a du mal. Il a loupé son calcul. Déjà que c’est pas une revalorisation mais une prime qui ne correspond pas à la réalité opérationnelle des établissements, en plus le calcul il est pas bon.

Comme quoi, les maths, c’est utile…

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Bye bye paillettes

Sur LinkedIn, j’ai reçu ce message qui m’a laissée tout à fait perplexe :

Reprenez le contrôle : la star de vos formations, c’est vous ! 🤩

Mettez des paillettes dans vos animations avec XXX ! 🎉

Non mais ça va pas bien ???

Alors déjà le contrôle, je ne l’ai pas perdu, merci. Ensuite, la star de mes formations, ce sont les élèves. Moi, je suis prof et formatrice, pas star. Et pour finir, aux paillettes dans des animations je préfère la profondeur des contenus. Je sais que je n’y arrive pas toujours, mais de là à abandonner la quête du fond pour des paillettes dans la forme…

Quel message de $&%#@*, je vous jure…

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Prédictions vs. prévisions

Un article que mon mari a publié sur son blog m’a fait réaliser ce qui m’avait échappé : quand j’ai entendu « «Qui aurait pu prédire la vague d’infla­tion, ainsi déclenchée? Ou la crise climatique aux effets spectaculai­res encore cet été dans notre pays ? », j’ai d’abord été frappée de stupeur. Puis j’ai ri, mais ce devrait être nerveux. Mais en fait c’est surtout le verbe utilisé, qui aurait dû me frapper :

En effet, le champ sémantique utilisé par notre président dit tout de son rapport aux savoirs et aux sciences : selon mon ami Dico, le premier sens de prédire est annoncer un évènement comme devant se produire, sans preuves ni indices rationnels. Alors que prévoir s’appuie sur des données.

On peut aussi s’interroger sur qui écrit les discours de monsieur Macron, et qui les relit. Autant dans le fond que dans la forme, il y aurait dû avoir des corrections avant la prise parole.

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Et mon estime de soi, à moi, on en fait quoi ?

Avant de me mettre au boulot, je lis ce ci sur education.gouv :

Alors, énervons-nous un peu, tiens.

D’abord, nous allons recevoir des « recommandations pédagogiques » pour que dictées et exercices der calcul mental soient suffisamment fréquents en classe. Bon, ok, on valorise l’automatisation, et ça je peux le comprendre. Dans toutes les classes dans lesquelles je vais les enseignants travaillent les automatismes de façon très réfléchir et régulière, mais soit.

Ensuite, « à compter de la rentrée 2023, tous les élèves de CM1 passeront des évaluations nationales en français et en mathématiques qui donneront aux professeurs des repères pédagogiques afin d’éviter que les difficultés ne s’installent. » Bin tiens. Alors :

  • Et si on nous laissait le temps d’enseigner, et pas seulement de nous inscrire dans une foultitude d’actions variées, dont évaluer ?
  • Depuis quand les enseignants ont-ils besoin d’évaluations nationales pour savoir quels sont les besoins de leurs élèves ? C’est une blague ou quoi ?
  • Mais quelle bonne idée, évaluer pour faire progresser ! C’est bien connu, quand on a des difficultés, rien de tel qu’une bonne vieille évaluation pour surmonter les obstacles ! (soupir)

Par ailleurs, des professeurs des écoles interviendront en classe de 6e pour favoriser la transition entre l’école et le collège et soutenir l’apprentissage des savoirs fondamentaux, dans le cadre d’une heure-élève hebdomadaire de soutien ou d’approfondissement en mathématiques ou en français. Heu ok. Ils trouvent le temps où, nos collègues PE ? C’est une obligation, pour eux ? Cela pourrait être un moyen chouette de nous rencontrer et de travailler ensemble ; pourquoi ne pas repenser ce dispositif en coenseignement PE-PLC ? Là, on avancerait toutes et tous, ensemble.

Et puis le dispositif « Devoirs faits » sera rendu obligatoire afin de donner davantage d’autonomie aux élèves et ainsi réduire les inégalités devant les apprentissages. C’est rigolo, ça, parce que dans mon collège on est obligés d’arrêter en cours d’année et de ne pas accepter tous les volontaires, faute de budget. Ils sont prévus, les sous, du coup ?

« L’enjeu de sécurisation de l’espace scolaire pour leur tranquillité et la construction de leur estime de soi est fondamentale », nous sommes d’accord. Je pense que nous sommes tous d’accord et que nous faisons toutes et tous attention au bien-être de nos élèves, en fait. Mais à lire le document, j’ai le sentiment qu’on prend les enseignants de collège pour de grosses brutes.

Enfin, il va y avoir une concertation. Rho bin chouette alors, voilà une idée nouvelle qui a fait ses preuves. L’idée est de « faire du collège le lieu où tous les élèves progressent, s’épanouissent et préparent leur avenir ». Voilà qui est révolutionnaire. Mais alors c’est quoi, le collège, actuellement, dans l’idée ? Là aussi, je ne pense pas que les enseignants soient responsables des échecs, de façon générale. Et d’ailleurs, quand je lis « Ces travaux pourront porter sur les modalités d’évaluation. Le Diplôme national du brevet sera révisé s’il le faut », je me dis ah, tiens, tout ne nous tombe pas sur le coin de la figure, et là l’espoir renait. Sans doute à tort, mais que voulez-vous, je suis résolument idéaliste.

En attendant, je trouve vraiment super violente l’attaque de notre ministre sur le collège, et au travers de cela sur les enseignants de collège. Je le vis assez mal.

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La qualité du service je ne sais pas, mais celle de cet affichage…

Olivier Longuet a relevé cette image que je trouve vraiment très intéressante et absolument affreuse :

L’effet délétère de la notation à la française dans toute sa splendeur : 9/10 c’est moyen, et on dispose de nombreux degrés pour exprimer son mécontentement, mais pas sa satisfaction… Il n’y a tellement rien qui va là-dedans ! Sans compter que je pense que cela tire les évaluations vers le bas, l’importance étant donné à ce mystérieux « insuffisant ». Rholala, quelle perle écoeurante !

Comme Olivier l’indique, les notes vont de 1 à 10 et non de 0 à 10, avec 9 pour une qualité « moyenne ». En fait, ça a du sens s’il s’agit d’une échelle logarithmique de base 2. Mais c’est surtout complètement tordu, vu le contexte.

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L’école du futur antérieur

C’est vrai que c’est un temps très français, ça, le futur antérieur. Hé bien l’ « l’école du futur » présentée par le président de la République, c’est ça : l’école du futur antérieur. Nous, enseignants, apprenons ainsi que nous pourrions recevoir une prime de 10% si nous nous engageons dans les nouvelles missions qui sont déjà les nôtres depuis un gros, gros bout de temps : orientation et suivi des élèves, remplacements de courte durée, je suppose clubs et projets pédagogiques, bref tout ce qui constitue notre quotidien. Oh attendez, j’ai des idées : on pourrait aussi faire du soutien, organiser des ateliers de remédiation lecture, ou numératie, et puis aussi on pourrait rencontrer les parents des enfants en difficulté pour travailler ensemble à leur réussite. Et puis même on pourrait accompagner les familles en détresse, participer à des concours et des rallyes, travailler avec le milieu associatif et de l’entreprise pour travailler le projet d’orientation des élèves, aller voir les élèves en stage, les emmener en sortie scolaire, et même le soir à l’opéra, nous préoccuper de leur santé et de divers pans de leur éducation… Et puis même, même, on enseignerait et on leur apprendrait plein de trucs fantastiques et on les aiderait à grandir. Comment ça on fait déjà tout ça ??? Mais alors personne n’innove ? Hé si :nous innovons toutes et tous en cherchant comment aider chacune et chacun de nos élèves, toujours autres et singuliers, tout en respectant qui nous sommes, personnellement et professionnellement.

On apprend aussi que celles et ceux qui accepteront ces missions (plutôt ceux, d’ailleurs, vu la réparation des tâches dans encore la majorité des couples hétéros…) toucheront une prime de 10% par mois, « qui pourra représenter jusqu’à 20 % d’augmentation », selon Pap Ndiaye. Et là, je m’interroge sur ce passage de 10% à 20%. Mais j’ai une grosse fièvre, alors peut-être suis-je en train de rigoler bêtement devant mon ordi…

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Sinon, il y aurait quelque chose qui serait vraiment super innovant : avoir un ministre, voire un gouvernement, qui sait de quoi il parle, qui ne décide pas de faire des déclarations pour bourrer le mou de l’auditeur lambda (en le méprisant ainsi au passage), mais qui oeuvre à un véritable de projet de société.

Ca, ce serait vraiment fou.

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Et si on FAISAIT des maths au lieu de causer ???

Bon, bon, bon. Alors donc notre ministre a sorti un plans maths. Ooooh, chouette. Qu’y lit-on ?

En intro, je résume : ça va mal mais on a plein de médailles et de prix.

Afin non seulement de continuer à promouvoir l’excellence, mais aussi réconcilier tous les élèves avec les mathématiques et encourager l’égalité filles-garçons, Pap Ndiaye, ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse, présente la stratégie qui fera de 2023 « l’année de promotion des mathématiques à l’école ».

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Ok. Promouvons, si c’est en faisant des maths. Parce que juste demander aux collèges d’ouvrir un compte Facebook, cela me fatigue.

Ensuite, à l’école primaire, on poursuit le plan de formation actuel et on revalorise les CPC dès cette année. Ca, c’est très bien, de revaloriser les CPC, parce que vu leurs conditions salariales et la charge de travail, le fait même que des collègues soient CPC volontairement me stupéfie.

Au collège :

  • Encourager la création dans chaque collège d’un club de maths à partir de la rentrée 2023 pour cultiver le goût pour les mathématiques et le plaisir d’en faire ;
  • Mettre en place des groupes à effectifs réduits en classe de 6e en mathématiques, tant pour soutenir les élèves qui en auraient besoin que pour stimuler les élèves les plus avancés ;
  • Créer un cadre national de compétences en mathématiques (CNCM) sur le modèle du cadre européen de référence pour les langues (CECRL) pour certifier le niveau atteint par chaque élève en fin de 3e.
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Bon avec mes quatre clubs chaque année, je pense qu’on est tranquilles. Par contre si ça se trouve, je pourrais en être payée, avec plus que de l’estime, je veux dire. Parce que là tous mes midis en club, à raison d’1h par jour, cela doit me rapporter entre 0€ et 240€ par an. Vous aurez bien compris que je ne fais pas cela pour l’argent, mais pour mon plaisir et celui des élèves. Par contre un jour c’est l’absence de rémunération qui me fera arrêter, parce que parfois je fatigue de n’avoir jamais de pause.

En 6e, j’attends de voir les « groupes à effectifs réduits » : dans ma classe de 6e, j’ai 29 élèves dont 12 dans des situations extraordinaires dans leurs apprentissages. Je ne parle pas des dys, hein. Je parle des élèves qui ne savent pas lire, qui ont des handicaps physiques invalidants, qui sont malades, les hyperlaxes qui ne peuvent pas écrire, les élèves qui ne parlent pas du tout français, les élèves autistes, etc. Ma classe est formidable, adorable et super sympa. Mais aider tout le monde et chacun, c’est la folie furieuse. Alors oui, je veux bien des groupes en effectifs réduits, de façon plus fréquente qu’aujourd’hui : je vois mes élèves en demi-classe une heure par quinzaine, c’est peu, et ils sont en deux groupes chacun hétérogènes, ce qui ne permet pas une remédiation efficace.

Pour le cadre national, je suis perplexe : le DNB ne compte pas ? Parce que si vraiment on veut lui trouver une utilité, c’est de donner une idée du niveau atteint par rapport à une norme, non ? Ou alors on fait le truc du CNCM (on manquait d’acronyme, c’est vrai) et on vire le DNB. Là, je suis partante et même je ferai un article enthousiaste.

Au lycée, ça m’énerve. On nous ressort l’idée du module de réconciliation. Je n’en peux plus de cette idée de réconciliation, défaitiste à l’extrême, et dévalorisante pour les enseignants d’école et de collège. Point positif : le LP n’a pas été oublié. Et pour les maths en première et terminale,  » Rendre obligatoire en classe de 1ère générale l’heure et demie de mathématiques pour tous les élèves n’ayant pas choisi la spécialité mathématique, afin de solidifier la formation commune de tous les élèves en mathématiques ». Bon, attendons de savoir comment, qui, quoi. C’est un progrès par rapport à ce qui se passait, disons.

Autre point de vigilance : les inégalités filles-garçons (je préfèrerais les inégalités de genre, car beaucoup d’élèves ne se reconnaissent ni dans fille, ni dans garçon ; c’est plus complexe. Parler tout le temps de la dichotomie filles-garçons renforce des stéréotypes) et liées à la pauvreté. Là, on sent la phrase qui fait bien :

Pour lutter contre les stéréotypes de genre, l’objectif est d’atteindre d’ici 2027 la parité filles-garçons dans les spécialités mathématiques, physique-chimie et mathématiques expertes (les filles sont majoritaires en SVT), et tendre vers la parité pour les autres enseignements (Sciences de l’ingénieurs – NSI – numérique et sciences informatiques).

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Pourquoi est-ce que je râle encore ? Parce que dans cette phrase il n’y a rien et qu’on y confond cause et conséquence. Pour améliorer la situation, il faut FAIRE des maths. Pas de l’affichage, mais des MAAAAATHS ! Former, revaloriser, rendre compétent et compétente.

Bref, je me calme. C’est dimanche soir, on ne va pas pulvériser un beau weekend comme ça pour des bêtises.

Mais quand même : « Lutter plus précocement (dès l’école maternelle) contre les stéréotypes de genre qui découragent les filles », ok, comment ? « Fixer des objectifs chiffrés d’orientation pour concentrer les efforts sur les secteurs scientifiques où les filles sont très minoritaires », très bien, en faisant quoi ? « Décliner dans chaque académie dès les prochaines semaines cette stratégie de promotion et de revalorisation des mathématiques », non, il faut FORMER !!! Et puis quoi, elles sont dévalorisées, en elles-mêmes, les mathématiques ??? Non : c’est le gouvernement qui porte cette dévalorisation.

J’aimerais écrire que j’y crois, qu’il y a de l’espoir, que les choses vont changer. J’aimerais présenter tout cela comme positif. D’ailleurs en réalité je ne demande qu’à être convaincue. Mais nous avons eu, j’ai ressenti tellement de déceptions, je me sens tellement abandonnée par le ministère, que je ne veux pas risquer d’être à nouveau dépitée. Le plan Villani-Torossian, tel qu’il était initialement, et tout son déploiement de base, porté par une véritable ambition et une énergie incroyable, était formidable et efficace. On voit ce qui en a été fait. Quant à la réforme du lycée… Alors si vraiment on veut améliorer les choses, on sait comment faire. Mais pour ça, il va falloir des moyens et des décisions. De vraies décisions. Et de vrais moyens.

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Faute de candidats, le ministère de l’éducation nationale prolonge les inscriptions aux concours d’enseignement

C’est le titre d’un article du Monde d’aujourd’hui : une prolongation de deux semaines de la période d’inscription à tous les concours de recrutement 2023 a été décidée par le ministère, pour les candidats aux concours d’enseignants, de conseillers principaux d’éducation, de psychologues de l’éducation nationale, de personnels administratifs. Ils ont ainsi jusqu’au 2 décembre pour s’inscrire. Les bruits de couloirs murmurent qu’il y aurait encore moins de candidats que l’année dernière. C’est pas foufou, ça, de ne pas vouloir faire un boulot pas si simple, qui amène souvent à se déplacer loin de chez soi, sans médecine du travail, sans gestion des ressources humaines, qui va encore se compliquer, insuffisamment payé, mal considéré dans la société et par l’employeur lui-même (qui met sur le dos des enseignants les réussites insuffisantes des élèves) ?

Ils sont difficiles, les gens, rholala…

Mais rassurons-nous : notre ministre assure qu’on va « prendre le temps ». Prendre le temps de prolonger la période d’inscription alors que si les gens ne s’inscrivent pas, ce n’est pas qu’ils ont zappé, c’est qu’ils ne veulent pas, prendre le temps de bien réfléchir la revalorisation que moi, par exemple, je n’aurai pas, abandonné parce que je suis une vieille prof censée gagner bien assez avec ses cours tout recyclés d’une année sur l’autre (non mais l’insulte… Encore une preuve du manque de connaissance du métier !). Si encore on prenait le temps de nous écouter vraiment, pour réfléchir à moyen et long terme, plutôt que de jouer les concernés en mettant un bout de scotch par-ci par-là sur des fuites (ou à côté des fuites, aussi) de la coque du bateau qui coule ?

C’est tellement de mépris, tout ça. Pour les profs, les élèves, les parents, et les potentiels candidats au concours.

Sur cette infographie du site devenir enseignant, ils ont même réussi à oublier d’indiquer la date… Et puis bon, il ne faut pas trop croire ce qu’on y lit : en étant agrégée je gagne moins que ce qui est indiqué pour un certifié avec mon ancienneté. Difficile de prendre ces informations au sérieux !