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Education financière

Ce matin (et cet après-midi avec mon autre classe de quatrième), deux intervenantes de la Banque de France viennent parler éducation financière à mes élèves. Ils savent déjà tout un tas de choses, c’est assez surprenant. Quand on leur parle impôts, ils répondent charges sociales et TVA, spontanément, par exemple. Et ils ont plein de questions, c’est chouette.

Après une présentation assez idyllique de la Banque de France, qui est vraiment tout à fait merveilleuse, les intervenantes ont parlé budget : qu’est-ce qu’un budget, comment le compose-t-on, etc. J’en retiens que je suis bien mauvaise élève avec mon tout petit peu d’épargne… En même temps je comprends qu’un objectif important est d’éviter le sur-endettement des futurs adultes que sont mes élèves.

En deuxième heure, les intervenantes ont proposé un jeu aux élèves : « Mes questions d’argent ».

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Un peu de poésie

Ce matin, j’anime une formation à destinations d’enseignant et de formateurs du premier degré, sur les nombres et le calcul en cycle 2. Moi qui ai quitté la formation il y a 3 ans, au niveau académique, je suis très contente. Alors avant de partir, je révise : une formation agréable se doit d’être fluide. Mieux vaudrait que je ne sois pas accrochée à mon diapo.

En révisant, je me dis : elle manque de poésie, cette formation. Elle est très centrée sur l’analyse et les outils, ce qu’on m’a demandé par ailleurs. Mais bon, on me l’a demandée à moi, j’ai donc le droit, voire le devoir (oui oui oui, le devoir) d’y mettre ma patte. Je vais faire le clown, naturellement, je vais employer toutes ces expressions polletaises qui de toute façon m’échappent même si j’essaie de les retenir, mais j’ai envie de poésie, ce matin, voilà.

Alfred de Vigny, que je n’aime guère lire par ailleurs, a écrit ceci :

Les nombres, jeune enfant, dans le ciel t’apparaissent

Comme un mobile chœur d’esprits harmonieux

Qui s’unissent dans l’air, se confondent, se pressent

En constellations faites pour tes grands yeux.

Nos chiffres sont pour toi de lents degrés informes

Qui gênent les pieds forts de tes nombres énormes,

Ralentissent leurs pas, embarrassent leurs jeux;

Quand ta main les écrit, quand pour nous tu les nommes,

C’est pour te conformer au langage des hommes ;

Mais on te voit souffrir de peindre lentement

Ces esprits lumineux en simulacres sombres,

Et, par de lourds anneaux, d’enchaîner ces beaux nombres

Qu’un seul de tes regards contemple en un moment

Va, c’est la poésie encor qui, dans ton âme,

Peint l’Algèbre infaillible en symboles de flamme

Et t’emplit tout entier du divin élément :

Car le poëte voit sans règle

Le mot secret de tous les sphinx;

Pour le ciel, il a l’œil de l’Aigle,

Et pour la terre l’œil du lynx.

La poésie des nombres

Alfred de Vigny a écrit ce poème pour à « Henri Mondeux, mathématicien de 14 ans », qui passa son enfance à garder les moutons et découvrit les chiffres par la manipulation de cailloux et brindilles. Henry Mondeux était un calculateur prodige, mais seulement sur certaines opérations. Malgré les encouragements de Cauchy entre autres, Henri Mondeux tomba dans l’oubli. Enfin pas tout à fait, puisqu’il a laissé suffisamment de traces pour que je puisse écrire cet article aujourd’hui.

Je trouve ce poème assez remarquable dans ce qu’il exprime du nombre : la distinction chiffre/nombre est vraiment d’une grande clarté, et les chiffres sont rhabillés pour le printemps, en « simulacres sombres ». La fin du poème me laisse un peu perplexe, mais en tout cas j’ai un peu de poésie pour ce matin…

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20 067

Sonia Marichal a attiré mon attention sur un article de Slate au titre curieux :

Si vous allez le lire, accrochez-vous (vous pouvez aller lire l’article original en anglais, aussi) :

Il y a sans doute peu de matières aussi clivantes que les mathématiques. Pour beaucoup, elles sont source d’incompréhension, d’angoisses et surtout d’ennui.

Source

Au secours. Quand sortirons-nous de cette vision négative portée inlassablement pas les médias ? Juste après, l’auteur, Thomas Messias, évoque les « amoureux et amoureuses des mathématiques ». Ca aussi, ça m’énerve. On peut aimer les maths sans que ce soit une passion, aussi. Ou y être indifférent.

Plus loin dans l’article, on apprend que « certains nombres indiffèrent copieusement tout le monde, y compris les matheux et matheuses ». Une fois encore, ce n’est pas parce qu’on aime les maths que les nombres fascinent et ont une espèce de personnalité chacun.

Toujours est-il que le Scientific Americana eu l’idée d’élire un nombre « ennuyeux », ou « sporifique », parmi les entiers naturels. Il existe des tas de catégorisations des nombres : les nombres premiers, les nombres aimables, les nombres chanceux, odieux, etc. L’Encyclopédie en ligne des suites de nombres entiers (OEIS), projet initié en 1963, qui contient plusieurs centaines de milliers d’entrées et répertorier des nombres « remarquables ». Le malheureux élu est 20 067 : à ce jour il ne figure dans aucune catégorie considérée comme remarquable.

L’axe horizontal mesure les nombres naturels. L’axe vertical représente le nombre de fois qu’un nombre particulier est mentionné dans le catalogue OEIS. Les nombres « intéressants » sont représentés sur la bande supérieure et les nombres ennuyeux sur la bande inférieure.
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A bas les fautes d’orthographe… vive les erreurs d’orthographe !

Mireille m’a adressé ce message :

Pourquoi utilisez-vous deux termes différents faute/erreur ? Quelles différences faites vous entre ces deux termes ? Est ce que vous l‘explicitez aux élèves ?

Cette question fait suite à la lecture d’un de mes articles dans lequel j’ai écrit ceci :

Est-ce que tout est « bon » sur ces affiches ?

Non. Et ça ne me bouleverse pas, tout va bien. Il y a des fautes d’orthographe, et il y a parfois des erreurs mathématiques : soit la réponse est fausse, soit l’explication cloche, soit les exemples ne sont pas pertinents, voire inexacts. Parfois, tout est impec, aussi. Mais je tiens à conserver le propos des élèves

Source

J’ai été frappée par le message de Mireille, que j’ai trouvé hyper pertinent. En fait, cela m’a stupéfaite, dans le fond, de me voir utiliser « faute d’orthographe ». Dans mon dico, une erreur est l’action de se tromper, et une faute est manquement à une règle, mais avec une notion de morale. Les fautes d’orthographe sont donc bien des erreurs d’orthographe. Je sais que beaucoup de collègues trouvent que c’est du pipi de chat, de faire attention à ce type d’éléments de langage, mais il me semble que certains éléments de langage sont lourds de sens et peuvent atteindre les élèves dans leur représentation de soi.

Peut-être donc ai-je écrit « faute d’orthographe » par habitude (« erreur d’orthographe », c’est tout bizarre tellement on a l’habitude de « faute d’orthographe ») et cela évitait une répétition, mais voilà la question de Mireille me fait réfléchir.

Merci Mireille.

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Les équations en main

Cela fait un moment que j’ai promis de décrire le dispositif de mon collègue, Gani Mohamed, que nous coanimons avec sa classe : il a 4h hebdomadaires avec une de ses classes et j’ai les heures quinzaine de groupe. Il vient coenseigner avec moi avec le premier groupe, et ensuite je reproduis sur le deuxième. Le thème, filé depuis le milieu du premier trimestre : la résolution d’équations.

Gani s’est appuyé sur un dispositif existant, à partir d’un article dont j’ai oublié la référence. Il article trois niveaux successifs.

Premier niveau : des constantes positives et des inconnues

Les pions bleus représentent chacun l’inconnue. Ls dés symbolisent le nombre d’unités (côté constates) ajouté. La balance ou la règle évoquent l’équilibre, matérialisent l’égalité.Tout de suite, cela a bien fonctionné. Mais j’avais un souci, de mon côté : utiliser le même dé pour représenter des nombres d’unités différents me gêne, associé au principe de la balance. Peut-être avec des dés tous sur la face 1 nous éviterons certains obstacles. Alors pour ma part j’ai remplacé les dés par des cubes de numération, qui en plus présentent l’avantage d’être clipsables et déclipsables, ce qui est particulièrement pratique lorsqu’il fait diviser : on peut facilement représenter la correspondance entre 1 seul pion et un certain nombre d’unités constantes.

A ce niveau, on induit bien l’effet des opérations sur chaque membre de l’égalité, la nécessité d’opérer les mêmes dans chaque membre, et le calcul mental est facilité. Je me suis approprié le dispositif pour mes classes, du coup, mais en associant tout de suite la représentation puis la modélisation. Gani, lui, a préféré continuer la manipulation et n’introduire la représentation avec les calculs qu’au troisième niveau. En revanche il a beaucoup plus insisté que moi sur la vérification, ce en quoi il a sans doute raison.

Deuxième niveau : des inconnu et l’opposé de l’inconnue

Les pions bleus, c’est x. Voici les pions blancs, qui représentent -x. Sur ses fiches à compléter, Gani les note « * ». Là encore, j’ai gardé ses idées, en nommant explicitement -x au lieu de « * » et en précisant bien qu’on quitte l’idée de la balance. Parce qu’ajouter un pions pour exprimer qu’on retire éventuellement quelque chose, c’est délicat. Mais à ce niveau, les élèves ont déjà bien modélisé et cela n’a pas posé de souci. Toutefois, j’ai vraiment expliqué aux élèves pourquoi je procédais ainsi et quelles limites je voyais, pour éviter de mauvaises représentations. La discussion qui s’est engagée entre nous a été très intéressante : les élèves ont compris quelles questions je me pose, et pourquoi. Je pense que cela les a aidé à éviter certaines confusions, en fait. Vive l’explicite !

Cette étape est essentielle pour comprendre que x+(-x)=0 et permet des tas de simplifications. Je n’avais pas compris comme elle est importante au départ. La suite m’a montré comme ce principe de manipulation est pertinente et efficace.

Tout est possible, car tout est relatif !

Nous voilà dans les négatifs pour les contantes. Cela met un peu de couleurs… Et ça marche bien ! Pour ma part ces manipulations n’ont été que projetées à la visualiseuse, réalisées par des élèves ou en « dictée à l’adulte ». Comme j’avais déjà modélisé plus tôt, ç’aurait été un peu artificiel je crois. C’est simplement dû à la progression différente que j’ai choisie. Mais pour des élèves qui ont besoin de voir, de manipuler, qui sont en difficulté ou ne parlent pas français, cela m’a vraiment permis de lever des blocages.

Le dispositif de manipulation n’est pas fluide dans tous les cas : pour représenter « x-2(-x+3) », il faut poser du matériel en plus pour en enlever avant de commencer, et là ça devient vraiment compliqué. Mais je reste convaincue pour l’introduction : c’est plus simple et pratique, et plus efficace, que ce que je faisais auparavant.

Au final, Gani m’a permis de reconsidérer ma façon d’introduire les résolutions d’équations ; et la sienne a très bien fonctionné. Je suis juste trop impatiente de modélisation pour suivre ses pas, mais ses élèves sont très performants avec le matériel. Et j’adore ces échanges, qui me font avancer, et sont toujours tranquilles et constructifs. Que du bonheur.

Et la suite ?

Hé bien j’aimerais tester avec les Ulis de mon mari, en attendant de tester avec mes Ulis à moi l’année prochaine… J’ai vraiment envie de voir ce que cela permet, jusqu’où je pourrai aller. Mais avant, il faut que je lui en parle et qu’il soit d’accord pour aller aussi loin dans des compétences de cycle 4…

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Chercheur en maths ?

Voici des podcasts qui font envie :

Nathalie Ayi, Maître de conférences en Mathématiques, reçoit des collègues chercheurs et chercheuses pour des discussions passionnantes. Avec beaucoup de recul et simplicité, ils reviennent sur leurs parcours et les chemins qui les ont conduits à la carrière qu’ils mènent aujourd’hui. Ils livrent leur vision du métier de chercheur et nous racontent avec enthousiasme les maths qu’ils pratiquent et les animent.

https://podcast.ausha.co/tat-chercheuses/bande-annonce-tete-a-tete-chercheuse-s

Je vais écouter tout ça rapidement !

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Raisonner en arithmétique. Est-ce incongru ?

Les commissions Inter IREM Collège et Lycée organisent un colloque : « Raisonner en arithmétique. Est-ce incongru ? L’enseignement de l’arithmétique du cycle 3 à l’entrée à l’université. » Ce colloque aura lieu à Talence (33) les 15, 16 et 17 juin 2023.

Ce colloque sera l’occasion de proposer une synthèse de ces travaux en abordant des questions qui se posent aux enseignants et aux formateurs : Quels enjeux d’apprentissage de l’arithmétique du cycle 3 à l’université ? Comment permet-elle d’engager les élèves dans un processus de preuve ? Quelles compétences mathématiques sont travaillées à travers son apprentissage ? Quelle(s) articulation(s) entre arithmétique et logique ? Quel apport de l’histoire des mathématiques concernant les usages de l’arithmétique ? Quels transferts en classe ? Quelle place pour l’algorithmique et la programmation ? Et c’est du trèèèès beau monde qui participera… Les inscriptions seront ouvertes à partir du 30 janvier 2023.