Débat dominical à l’apmep
Ce matin, nous réfléchissons tous ensemble aux textes qui définissent ce que nous portons philosophiquement et concrètement. C’est dense. 🤓

Ce matin, nous réfléchissons tous ensemble aux textes qui définissent ce que nous portons philosophiquement et concrètement. C’est dense. 🤓
Je suis arrivée la première, ce matin, au local. Cela m’a donné le loisir de flâner, après avoir ouvert les volets et fait couler un café pour que les collègues arrivent doucement. Le local de l’APMEP, c’est un lieu amical, pour moi. Un lieu de maths, de passion et de partage, un lieu de culture et de lutte, de résistance.
Ca fait du bien, de savoir qu’on va oeuvrer à un projet commun, en ayant des valeurs communes, et pas toujours le même avis mais ce n’est pas grave : on en causera. Et se sentir en confiance est précieux.
Ce matin, avec Alice Ernoult, prof au Havre et APMEPienne jusqu’au fond du cœur, nous avons enregistré deux vidéos pour la promotion de la semaine des maths. Ce n’est pas un exercice facile, et j’étais heureuse d’être aux côtés d’Alice : nous avons une vision commune des mathématiques, et nous avons gaiement partagé l’expérience, sans nous prendre au sérieux, et avec l’appui logistique très bienveillant du rectorat.
L’événement de la journée c’est que pour la première fois en 30 ans, j’ai eu le droit de me garer au rectorat. Alors là, c’est carrément fou.
Bon, je retourne au collège : j’ai cours.
Voici le dernier communiqué de l’APMEP au sujet de l’heure de consolidation en sixième :
Les heures de consolidation en 6ème, la position de l’APMEP
Réaction du bureau de l’APMEP aux annonces ministérielles de janvier 2023
Suite au communiqué du ministère de l’Éducation nationale paru début janvier 2023, l’APMEP accueille positivement l’idée que des professeurs des premier et second degrés œuvrent conjointement en vue d’une meilleure réussite des élèves.
Des propositions en ce sens figurent déjà parmi les revendications de l’association, qui milite entre autres pour des liaisons inter degrés effectives, des temps de concertation, le développement du co-enseignement, la création de dispositifs spécifiques et pérennes pour remédier aux difficultés des élèves.
L’APMEP s’étonne cependant :
- Une heure d’enseignement de la technologie disparaît, privant les élèves de sixième d’un enseignement scientifique ;
- Les professeurs du second degré ne sont pas invités à intervenir conjointement avec les professeurs des écoles, dans les écoles. Pourtant, créer des tandems inter-degrés participerait à faire progresser vraiment et durablement les élèves, à condition que cela fasse partie de notre temps de travail ;
- La politique éducative porte davantage sur la remédiation, l’élaboration de dispositifs de remédiation plutôt que sur l’anticipation des difficultés par des actions didactiques ou pédagogiques appropriées certes en CM1, CM2, mais aussi en amont.
L’APMEP s’interroge sur la faisabilité d’un tel dispositif. En effet :
- Comment des enseignants ayant déjà un temps plein (estimé à 45 heures par semaine ) dans leurs propres classes pourraient-ils assurer ces heures supplémentaires sans porter préjudice à leurs propres élèves ?
- Dans le cas où des professeurs des écoles assureront cette heure, comment mettre en place un tel dispositif dans les zones de faible densité (dans des écoles éloignées du collège) ?
- Quel sera l’effectif des groupes ? Remédier aux difficultés des élèves de façon personnalisée ne peut pas se faire en classe entière et surtout pas en regroupant de nombreux élèves en difficulté.
- De façon plus générale, quels sont les moyens matériels et financiers prévus ?
- S’agirait-il de co-intervention ou d’un temps en groupe de besoin en parallèle ?
- Qu’entend-on par « les fondamentaux » ?
- Les thèmes travaillés et la façon de les travailler vont-ils être imposés ? Les groupes seront-ils formés d’élèves de différentes classes ? Une programmation va-t-elle être préconisée, avec le risque qu’elle impacte la programmation des enseignants de sixième ?
- Comment et dans quels créneaux horaires, les enseignants des premier et second degrés prépareraient-ils et articuleraient-ils leurs interventions ? Les approches disciplinaires, les formations initiales et continues, les objectifs d’enseignement diffèrent. Des temps de formation communs sont-ils prévus ?
- Si trop peu d’enseignants sont volontaires pour soutenir l’apprentissage des mathématiques dans ces conditions, comment procèdera-t-on pour mettre en place ce dispositif de manière équitable dans tous les établissements ?
Hier, en quittant le bureau de l’APMEP, Jean Fromentin a eu la gentillesse (et l’excellente idée, pour les élèves et moi) de l’offrir sa brochure « jeux de juxtaposition ». Cette lecture l’accompagne donc au petit déjeuner. Et je vais vous en reparler : je n’en suis qu’au tout début que j’ai déjà des envies pour la classe… Il faut dire que Jean est une star du jeux mathématique, lui qui est l’auteur du Curvica !
Aaaaah voilà, encore grâce à Florianne, j’ai retrouvé ce qui me titillait le cerveau depuis hier : quelle ressource avais-je lue qui éclaire la question du truc x machin vs. machin fois truc ? Mais un article de l’APMEP bien sûr !!!
Ce petit nom féminin fois est ainsi souvent utilisé pour participer à la description d’une action qui se déroule dans le temps, or, en mathématiques, on ne semble s’intéresser qu’à un résultat. Nous sommes dans deux mondes différents : d’une part celui de l’action qui se déroule dans le monde réel, concret, et que nous décrivons avec le français usuel ; d’autre part, quand il s’agit du produit de deux nombres, nous nous plaçons dans un modèle mathématique qui est certes né du concret, mais n’est plus celui-ci.
Source
Voici des extraits ; allez lire l’article, si la question vous intéresse : il est court, clair et très intéressant. Il aborde tout ce sur quoi nous avons échangé depuis hier.
Hier, j’ai participé à l’émission Etre et Savoir sur France Culture : après sept heures de cours et un club, zou en voiture, direction Paris, pour participer à l’émission en direct de 21h à 22h avant de regagner maNormandie pour un petit dodo. Et ce matin, pouf en cours à 8h, jusqu’à 17h, avec encore un club sur le midi. Et ce soir je lis une critique de Vous reprendrez bien un peu de maths, dans les Cahiers Pédagogiques. Jean-Michel Zakhartchouk qui critique mon livre, voilà encore une belle émotion !
Alors là, j’ai les yeux qui piquent et j’aspire simplement à récupérer et à rester tranquille un petit moment. C’est raté, car j’ai des trucs à faire et des tas de copies, mais bon, au moins je m’amuse ! Et puis j’ai dédicacé des livres à mes élèves, qui ont voulu faire la queue « comme dans les librairies » et que je leur demande « c’est pour qui ? », et j’ai appris hier que j’ai une attachée de presse, et là c’est quand même le top de la classe et c’est bien rigolo. En plus elle est vraiment super sympa.
En donnant le titre à mon article, je viens de m’apercevoir que non non non, on n’est pas vendredi mais mardi…Bon allez, bonne nuit !
Le comité est fini pour aujourd’hui ? Oui, et c’est l’heure de refaire le monde et de faire des maths au pub !
Cet après-midi commence le comité de l’APMEP. En à peine dix minutes j’ai découvert un jeu, un matériel et des ressources numériques (ici le lien vers l’anamorphoseur cylindrique) :
Dans les ressources numérique de Christian Mercat, il y a des choses absolument époustouflantes : tout est ici, en suivant ce lien. Par exemple, là, on peut représenter des courbes liées à des fonctions (quand on est deux cela ne fonctionne pas bien et j’aurais été mieux debout, mais déjà c’est assez renversant), et on obtient un score.
Dance like a function ! Bougez vos bras pour coller au graphe de la fonction, aussi vite et précisément que possible. C’est l’un des (nombreux !) résultats de la thèse de Pedro Lealdino Filho.
Il y a aussi une ressource pour se balader au bord de l’espace de Mandelbrot et représenter l’ensemble de Julia :
L’ordinateur calcule deux transformations, envoyant votre tronc vers vos bras gauche et droit. Ce sont des transformations de similitude, correspondant à la multiplication par un point du plan, aussi appelé nombre complexe. Ses itérations sont dessinées, conduisant à une spirale droite et une spirale gauche. Lorsque vous mélangez ce système de deux transformations, vous obtenez cette forme végétale, ressemblant à une fougère, un buisson ou un chêne stable. Explorez les paramètres ! Soyez un arbre !
Il y d’autres merveilles à découvrir ici…
La commission enseignement scolaire du Collège des Sociétés Savantes Académiques de France s’est penchée sur la récente
réforme de la formation initiale des enseignants du premier et du second degré. Une note, « Repenser collectivement la formation initiale des enseignants », est l’émanation de cette réflexion collective.
La note commence par faire un bilan. A sa lecture, on mesure les changements incessants de dispositifs pour former les enseignants. On comprend aussi comme la dernière réforme a été déployée sans prendre le temps de la réflexion et sans se soucier d’organiser l’articulation entre les différents acteurs (académiques, universitaires). Les équipes souffrent, les futurs enseignants formés souffrent, et tous s’interrogent : pourquoi tout cela puisqu’on peut entrer bien plus facilement dans le métier, par le biais de la contractualisation ?
En parallèle, on remarque que les dernières évolutions sont un obstacle à l’accès de toutes les catégories sociales au métier, puisqu’on est rémunéré de plus en plus tard, et moins qu’auparavant. Côté contenus de formation, « les futurs enseignants maîtrisent de moins en moins les savoirs fondamentaux disciplinaires »
Viennent ensuite les recommandations, au nombre de 8. Je les résume ici, mais vous pouvez allez lire l’intégralité de la note, facilement lisible. Elles sont sensées, complètes et réalistes :