Sur le site de la BBC, on peut lire le témoignage d’Ismail Mashal, directeur d’une université privée à Kaboul qui comptait 450 étudiantes en journalisme, en ingénierie, en économie et en informatique :
« J’appelle les pères à prendre la main de leurs filles et à les accompagner à l’école, même si les portes sont fermées. »
En décembre, le gouvernement taliban a annoncé que les étudiantes des universités ne seraient plus autorisées à aller s’instruire jusqu’à nouvel ordre, le temps que soit créé un environnement d’apprentissage islamique et des programmes aligné sur les pratiques de la charia.
Monsieur Mashal avait déjà fait parler de lui après avoir déchiré son dossier universitaire en direct à la télévision, déclarant qu’il était inutile de faire des études dans l’Afghanistan d’aujourd’hui.
Je sais que ce que je fais est risqué. Chaque matin, je dis au revoir à ma mère et à ma femme et je leur dis que je ne reviendrai peut-être pas. Mais je suis prêt et disposé à sacrifier ma vie pour 20 millions de femmes et de filles afghanes et pour l’avenir de mes deux enfants.
Sur les conseils de François Abélanet, nous sommes allées ce matin à la fondation Vuitton voir l’expo Monet-Mitchell. Le bâtiment lui-même est une perle de géométries non euclidiennes…
Ce matin, avec Alice Ernoult, prof au Havre et APMEPienne jusqu’au fond du cœur, nous avons enregistré deux vidéos pour la promotion de la semaine des maths. Ce n’est pas un exercice facile, et j’étais heureuse d’être aux côtés d’Alice : nous avons une vision commune des mathématiques, et nous avons gaiement partagé l’expérience, sans nous prendre au sérieux, et avec l’appui logistique très bienveillant du rectorat.
L’événement de la journée c’est que pour la première fois en 30 ans, j’ai eu le droit de me garer au rectorat. Alors là, c’est carrément fou.
Les commissions Inter IREM Collège et Lycée organisent un colloque : « Raisonner en arithmétique. Est-ce incongru ? L’enseignement de l’arithmétique du cycle 3 à l’entrée à l’université. » Ce colloque aura lieu à Talence (33) les 15, 16 et 17 juin 2023.
Ce colloque sera l’occasion de proposer une synthèse de ces travaux en abordant des questions qui se posent aux enseignants et aux formateurs : Quels enjeux d’apprentissage de l’arithmétique du cycle 3 à l’université ? Comment permet-elle d’engager les élèves dans un processus de preuve ? Quelles compétences mathématiques sont travaillées à travers son apprentissage ? Quelle(s) articulation(s) entre arithmétique et logique ? Quel apport de l’histoire des mathématiques concernant les usages de l’arithmétique ? Quels transferts en classe ? Quelle place pour l’algorithmique et la programmation ? Et c’est du trèèèès beau monde qui participera… Les inscriptions seront ouvertes à partir du 30 janvier 2023.
Des « cacographies » du tout début du XIX° siècle aux dictées à partir des années 1830, la question de l’orthographe dans le milieu scolaire interroge en effet, avec des épisodes bien plus sélectifs que ce qu’on reproche parfois à l’enseignement des maths :
(…) dans l’examen emblématique du « certificat de fin d’études primaires », (l’) son épreuve couperet : une dictée où l’élimination est prononcée au-delà de cinq fautes.
Jules Ferry a condamné très clairement, en 1880 et en 1881, l’importance accordée à l’enseignement de l’orthographe et à la dictée :
Il faut réduire, dit-il, la part des matières quitiennent une place excessive : la vieille méthode grammaticale, la dictée – l’abus de la dictée – qui consument tant de temps en vain […] A la dictée – à l’abus de la dictée – il faut substituer un enseignement plus libre […]. C’est une bonne chose assurément que d’apprendre l’orthographe. Mais il y a deux parts à faire dans ce savoir éminemment français : qu’on soit mis au courant des règles fondamentales ; mais épargnons ce temps si précieux qu’on dépense trop souvent dans les vétilles de l’orthographe, dans les pièges de la dictée, qui font de cet exercice une manière de tour de force et une espèce de casse-tête chinois.
La prétention excessive del’orthographe […] Mettre l’orthographe, dit-il, au premier plan de toutes les connaissances, ce n’est pas faire un bon choix : il vaut mieux être capable de rédiger un récit, de faire n’importe quelle composition française, dût-on même la semer de quelques fautes d’orthographe, si le travail est bien conçu et s’il sert à montrer l’intelligence du candidat“
Des propositions en ce sens figurent déjà parmi les revendications de l’association, qui milite entre autres pour des liaisons inter degrés effectives, des temps de concertation, le développement du co-enseignement, la création de dispositifs spécifiques et pérennes pour remédier aux difficultés des élèves.
L’APMEP s’étonne cependant :
Une heure d’enseignement de la technologie disparaît, privant les élèves de sixième d’un enseignement scientifique ;
Les professeurs du second degré ne sont pas invités à intervenir conjointement avec les professeurs des écoles, dans les écoles. Pourtant, créer des tandems inter-degrés participerait à faire progresser vraiment et durablement les élèves, à condition que cela fasse partie de notre temps de travail ;
La politique éducative porte davantage sur la remédiation, l’élaboration de dispositifs de remédiation plutôt que sur l’anticipation des difficultés par des actions didactiques ou pédagogiques appropriées certes en CM1, CM2, mais aussi en amont.
L’APMEP s’interroge sur la faisabilité d’un tel dispositif. En effet :
Comment des enseignants ayant déjà un temps plein (estimé à 45 heures par semaine ) dans leurs propres classes pourraient-ils assurer ces heures supplémentaires sans porter préjudice à leurs propres élèves ?
Dans le cas où des professeurs des écoles assureront cette heure, comment mettre en place un tel dispositif dans les zones de faible densité (dans des écoles éloignées du collège) ?
Quel sera l’effectif des groupes ? Remédier aux difficultés des élèves de façon personnalisée ne peut pas se faire en classe entière et surtout pas en regroupant de nombreux élèves en difficulté.
De façon plus générale, quels sont les moyens matériels et financiers prévus ?
S’agirait-il de co-intervention ou d’un temps en groupe de besoin en parallèle ?
Qu’entend-on par « les fondamentaux » ?
Les thèmes travaillés et la façon de les travailler vont-ils être imposés ? Les groupes seront-ils formés d’élèves de différentes classes ? Une programmation va-t-elle être préconisée, avec le risque qu’elle impacte la programmation des enseignants de sixième ?
Comment et dans quels créneaux horaires, les enseignants des premier et second degrés prépareraient-ils et articuleraient-ils leurs interventions ? Les approches disciplinaires, les formations initiales et continues, les objectifs d’enseignement diffèrent. Des temps de formation communs sont-ils prévus ?
Si trop peu d’enseignants sont volontaires pour soutenir l’apprentissage des mathématiques dans ces conditions, comment procèdera-t-on pour mettre en place ce dispositif de manière équitable dans tous les établissements ?
Hier, en quittant le bureau de l’APMEP, Jean Fromentin a eu la gentillesse (et l’excellente idée, pour les élèves et moi) de l’offrir sa brochure « jeux de juxtaposition ». Cette lecture l’accompagne donc au petit déjeuner. Et je vais vous en reparler : je n’en suis qu’au tout début que j’ai déjà des envies pour la classe… Il faut dire que Jean est une star du jeux mathématique, lui qui est l’auteur du Curvica !
Sur France Info, un article en date du 18 janvier 2023 expose la situation des lycéens de terminale, qui apprennent, avec l’ouverture de Parcours Sup, qu’ils n’ont aucune chance d’être admis dans certaines filières. La raison : ils n’ont pas choisi les mathématiques en première ou les ont abandonnées en terminale.
Des parcours qui étaient en principe accessibles sans maths ne le sont en fait pas, ou sont prioritaires pour les lycéens qui ont conservé les maths. L’article explique bien comme les mathématiques sont nécessaires, pour une culture complète et d’un point de vue tout à fait pragmatique, pour pouvoir être compétent dans d’autres champs. L’enseignement supérieur ne peut pas pallier tous les manques institutionnels dans la structure des enseignements du secondaire.
La donne devrait changer dès la prochaine rentrée. La matière fait son retour dans le tronc commun avec une heure et demie par semaine pour tous les élèves de première. L’objectif est ensuite que beaucoup enchaînent sur l’option maths en Terminale. Pour Philippe, ce premier pas, reste néanmoins insuffisant pour accéder à certaines formations. « Faire 1h30 par semaine ou rien, c’est la même chose. Tant qu’on n’aura pas trois heures dans le tronc commun, on ne changera rien. »
En effet, cette rustine a le mérite d’exister, mais elle ne peut pas en même temps outiller du point de vue de la culture du citoyen et quant au socle scientifique pour poursuivre des études scientifiques ou qui nécessitent des mathématiques. Et rattraper un niveau suffisant de mathématiques par soi-même est difficile : les maths sont une discipline verticale et qui nécessite vraiment un médiateur ou un transmetteur, pour amener aux compétences, aux savoirs, en les articulant de façon pertinente, en les construisant selon un chemin sensé. Le ministre de l’éducation nationale fait comme si c’était le cas, mais c’est vide de sens.
Ce soir, j’ai eu le plaisir et la chance de participer à la Nuit de la lecture organisée par Regards de géomètre, sur l’invitation d’Houria Lafrance. C’était la première fois que je lisais en public des extraits du livre que j’ai écrit, publié chez Ecole vivante (Retz), Vous reprendrez bien un peu de maths, et j’ignorais comment je vivrai ce moment. Finalement, je n’étais pas stressée, et j’ai eu grand plaisir à lire. J’ai pu parler de la joie que représente la transmission des mathématiques dans ma vie, et que représentent mes mathématiques à moi elles-mêmes. Alors une fois la lecture terminée, j’ai eu envie de continuer. Voici donc un chapitre :