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Dernière journée au salon

En partant au Salon culture et jeux mathématiques, je me disais bon, je vais écrire des tonnes d’articles là-bas. Hé bé non : je n’ai pas arrêté, de tôt le matin à tard le soir. J’en ai pour un drôle de bout de temps à vous raconter mes aventures… Mais avant cela, je vais profiter à fond de ma dernière journée ici, avant d’aller dormir une journée entière demain (en fait non, mais pourtant ce serait utile). Je suis sûre que cette journée sera aussi riche en rencontres, en découvertes et en émerveillements.

Pour patienter un peu, voici un résumé de ma journée d’hier :

Si je résume, c’était une magnifique journée, avec au coeur toutes les personnes passionnées avec qui j’ai échangé. Bon, le dessert était bien chouette aussi. Et l’enseigne pizzeria, ce n’est pas parce que j’y ai mangé, c’est une photo de balade mathématique pour faire chercher à mes élèves de 5e et de 4e si l’ombre est une translation de l’enseigne.

Bon, je suis parée, j’ai ma valise et mon grand sac à dos tous les deux pleins pleins de maths ; en route, et en chemin, petit dej !

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Mathématiques et émotions

Un de mes ateliers s’appuie sur l’album Il était une forme. C’est une nouvelle activité, pour moi, destinée au cycle 3. J’ai découvert l’album il y a quelque temps, j’en ai fait quelque chose à l’occasion du Salon des jeux mathématiques et je l’ai testé avant de venir dans la classe de Christelle, en CE1, sans sa dernière partie, difficile pour des élèves de cycle 2. Ca a bien marché.

Sur le stand recherche du Salon, j’ai mis en oeuvre l’atelier Il était une forme, avec des enfants de cycle 3. Je ne savais pas comment cela prendrait, car c’était quand même une nouveauté, jamais déployée en cycle 3, dans un contexte différent. Et puis les élèves de Christelle sont tellement ouverts à tout, quand je viens les voir, que je savais que des choses peuvent fonctionner avec eux et pas avec d’autres.

Bref, je l’ai déployé avec deux groupes de classes assez différentes de CM2. Dans les deux cas, l’atelier a été un succès. Pourtant j’ai senti les réticences de certains enfants au départ : on parle d’émotions, de ressentis, de sentiments, et même si j’insiste au départ sur le fait qu’on peut imaginer quelqu’un qu’on connaît, quelqu’un qu’on ne connaît pas, un animal qu’on aime, pour quelques enfants c’était difficile émotionnellement. Certaines et certains ont foncé tout de suite, ont senti quoi faire, on associé forme et émotion, en étant capable de verbaliser pourquoi et comment. D’autres se sont mis en retrait et je les ai aidés doucement : nous sommes passés parfois par un personnage de fiction, Naruto ayant un grand succès.

Un enfant m’a particulièrement marquée. Il m’a demandé de lui réexpliquer la consigne au moins trois fois. A chaque fois, il m’a dit avoir compris, mais ne s’est pas mis en activité. Il se tenait un peu éloigné de la table, comme pour marquer sa distance. Il était d’ailleurs déjà en marge de l’ensemble du groupe à son arrivée et je l’avais remarqué en ce sens. Je l’ai laissé tranquille un moment, puis je revenais vers lui le plus paisiblement possible. Mais ça ne marchait pas. Je lui ai proposé de représenter des émotions ou des sentiments que je lui proposerai, en m’arrêtant dans la liste que je lui énonçais quand quelque chose lui plaisait. Mais non. Je lui ai proposé de faire le contraire : de dessiner une forme géométrique et de réfléchir, tout seul ou avec moi, à ce que cela pourrait lui évoquer. Mais non.

Et puis à un moment donné cet enfant a écrit dans la partie émotions. Je le regardais de l’autre bout. J’avais envie de bondir à côté de lui, pour voir. Mais j’ai attendu, évidemment. Cet enfant n’avait surtout pas besoin de mes émotions à moi, là. Il a relevé la te^te et m’a regardée, pour la première fois directement, de façon insistante. Alors je suis venue.

Il avait même représenté une forme. Et il avait écrit « Supporter et ne pas ressentir la douleur ».

Puis il l’a effacé.

En partant, il a suivi son groupe, toujours à petite distance. Ils ont disparu de mon champ de vision. Et puis j’ai entendu une petite voix : une enfant du groupe avait rebroussé chemin parce qu’elle avait « oublié de me dire merci ». Elle était toute heureuse de l’activité, toute gaie et cela m’a fait du bien. Juste derrière elle, l’enfant de la douleur se tenait tout droit, s’est un petit peu incliné vers moi et est reparti.

Pfiou.

J’essaie de ne pas tirer de conclusions hâtives de cette histoire : peut-être n’est-ce pas du tout de la souffrance… Mais l’ensemble est tout de même assez bouleversant.

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Les mathématiques, c’est politique !

Un article de l’Humanité magazine du 17 au 24 mai s’intitule : les mathématiques, clé du monde réel. Il se nourrit de la lecture d’ou livre écrit par Martine Quinio Benamo, Un grain de riz sur l’échiquier. Le sous-titre de cet ouvrage est « les mathématiques, c’est politique ! » L’autrice y parle de ce qu’elle appelle « l’attitude mathématique », indispensable pour décoder notre monde et notre environnement.

Du biais de confirmation (cette tendance à sélectionner uniquement les informations qui renforcent des croyances en nous) au biais des numérateurs (un pourcentage de 0,01 % nous apparaît comme négligeable alors que 1 cas pour 10 000, mathématiquement identique, va nous inquiéter), en passant par la confusion entre cause et corrélation et autres pièges… Comment ne pas s’indigner à l’égard d’un slogan gouvernemental martelé en pleine crise Covid : « On peut débattre de tout. Sauf des chiffres » ; à l’égard aussi du manque de scrupules dans l’utilisation des chiffres à des fins politiques, économiques et sociales ? Et si l’important était d’adopter une attitude mathématique, une voie d’attention à la complexité, à la nuance, au raisonnement pour qualifier avant de quantifier ? Les mathématiques sont un bien commun à partager, pour comprendre ce qui se joue dans le monde et mieux intervenir dans le débat public.

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Balade mathématique, mode d’emploi

J’ai reçu une question sur les balades mathématiques : comment organiser au mieux ? Alors voilà comment je m’y prends, et ce n’est évidemment que ma façon de procéder mais qui s’appuie sur de nombreuses expériences, de la maternelle au lycée.

En amont, pour le prof

D’abord, il faut s’entraîner : l’enseignant a tout intérêt à faire lui-même sa balade, tout seul, en famille ou entre collègues. Cette prébalade a plusieurs objectifs : développer son propre regard mathématique, trouver des exemples de situations à proposer aux élèves sans inspiration immédiate et trouver des supports pour tous les domaines des maths scolaires (et pas qu’en nombres et calculs, ou en espace et géométrie, ou en grandeurs et mesures). De plus, cette prébalade est l’occasion de trouver des trajets alternatifs si besoin : comment raccourcir, rallonger la balade, par où passer au retour pour changer de l’aller par exemple.

L’organisation pratique

Ahlala, ce n’est pas ma partie préférée, mais elle est cruciale : sans elle, impossible de réaliser quoi ce que ce soit. Il va falloir penser aux autorisations de sortie, à quel matériel pour prendre les photos (les téléphones des élèves ? Mais en ont-ils tous? Et s’il y a de la casse, pas glop ; ou alors des tablettes du collège ?), à comment la classe va être répartie en groupes (pour une balade, on peut aller plus loin que pour des travaux en classe : des groupes de 5 sont envisageables). Il faut aussi penser aux accompagnateurs : combien, qui ? Il sera nécessaire d’ailleurs d’expliquer le principe et les règles de la balade aux accompagnateurs aussi, pour que leurs interventions soient productives et compatibles avec nos objectifs. Enfin, il faut prévoir un plan B s’il pleut trop fort.

La préparation en classe

Demander aux élèves de trouver des situations de problèmes dans leur environnement n’est possible que s’ils ont compris ce qu’est un problème, et qu’ils ont une culture des problèmes en maths. Sans un répertoire suffisamment développé régulièrement, l’exercice risque d’être périlleux et frustrant pour tout le monde.

Pour bien préparer le moment de la balade, je propose d’abord, dans l’année, des photo-problèmes façon maths en vie, d’abord avec des consignes que j’ai posées, et plus tard en inventant des consignes. C’est un très bon préalable, qui garantit une véritable activité mathématique le jour de la balade. Lorsque les élèves inventent des consignes, nous parlons beaucoup de l’explicite : il faut des consignes compréhensible par toutes et tous, et c’est clairement le plus difficile à atteindre. Mais en le travaillant de façon détendue, on progresse rapidement, en s’amusant. Travailler ainsi sur le langage et la faon dont on est assuré d’être compris par autrui est crucial pour l’avenir de nos jeunes.

Je montre aussi aux élèves des photos prises les années précédentes, mal cadrées ou floues. Prendre correctement une photo qui traduit ce que l’ont veut montrer n’est pas si simple.

Avant de partir, il reste encore des points à préciser : le droit à l’image doit absolument être clair pour tout le monde. On en prend pas de photo des camarades, même s’ils sont d’accord, même « pour rigoler », point. Même chose avec les passants. Et puis dehors, on véhicule l’image de chacune, de chacun, de l’enseignant et de l’établissement, alors on se tient bien ! Enfin, il est toujours utile de repréciser qu’on part faire des maths. Et d’ailleurs, c’est quoi, faire des maths ? prenez donc le temps de poser la question aux élèves, d’écouter leurs propositions et de vous trouver votre réponse. C’est très instructif.

Tout juste avant de partir, pensez à emmener une ficelle, une règle ou, mieux, un tasseau, une équerre de tableau. C’est pratique pour indiquer des informations sans avoir à les rajouter de façon plus ou moins artificielle sous forme de consigne écrite, qui doit être limitée au maximum.

Une fois dehors

Les élèves sont par groupe, et on n’opère aucun échange. Si possible il y a un adulte par groupe, et de toute façon l’enseignant responsable limite les déplacements de façon à toujours avoir tout le monde en visuel, à portée de voix et d’intervention rapide.

Pour ma part, j’ai une règle : lorsqu’un groupe a une idée, il doit en faire part à son adulte référent. Ainsi, les élèves sont obligés de la formuler, de verbaliser, et l’adulte peut ou non autoriser la photo. Je dis non à une bonne photo mise en mots de façon incompréhensible, ou à une intuition pas mise en mots du tout. Car l’objectif n’est pas de ramener des photos (ça, je peux le faire moi-même), mais des associations photo-consigne qui soient déjà le résultat d’une activité mathématique, et en permette une autre : la résolution de problèmes.

Et après ?

Les élèves pourront opérer une sélection, mais je conseille à l’enseignant de faire un premier tri. Ensuite, on va constituer un répertoire de problèmes, avec des consignes, et les faire résoudre par les groupes qui n’ont pas pris cette photo-là. Echanger avec une autre classe est aussi très sympa. En fait, après, c’est encore toute une aventure. Mais la question portait sur l’organisation, alors je réponds à la question !

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Une série de bisous

Le Café pédagogique a publié un article sur la dernière production de Nathalie Sayac : un album, Cinq bisous pour bien grandir, qui est le premier d’une série. Je ne l’ai pas encore eu en main, mais l’album est très joli et est forcément de qualité, puisque c’est Nathalie qui l’a écrit, et qu’on connaît déjà ses précédentes productions.

Cet album est destiné à des enfants de 2 ou 3 ans. Nathalie Sayac va écrire les suivants pour des enfants de plus en plus âgés, avec « des situations mathématiques adaptées à la vie des enfants et à leur développement cognitif. La numération, la géométrie topologique, l’algorithmique, les résolutions de problèmes… » Ouh, miam ! Mais ce livre n’est pas scolaire, ni même parascolaire : c’est un album-plaisir, pour rêver, imaginer, apprendre, se familiariser avec de nouvelles découvertes.