Aujourd’hui, dans mes deux classes de quatrième, nous revenons sur une évaluation d’avant les vacances, qui a été plutôt loupée. Je ne pouvais pas en rester là, alors j’ai décidé d’apprendre aux élèves comment on se relève d’une gamelle, comment on utilise l’erreur pour progresser. J’ai donc proposé un corrigé bien détaillé aux élèves, promis de répondre à toutes les questions qu’ils et elles me poseraient pendant les vacances, et aussi pendant le début de la semaine à la rentrée. Le plan était de refaire une évaluation similaire aujourd’hui, avec un objectif : progresser. Et pour les élèves qui ont plus de 70% de réussite et qui en avaient envie, j’ai préparé des évaluations personnalisées, pour qu’ils compensent ce qu’ils avaient raté mais ensuite aillent plus loin. Enfin, pour celles et ceux qui avaient plus de 90%, j’ai prévu une évaluation franchement ambitieuse.
Je ne sais pas quelle sera la qualité de ce que je vais corriger. Mais ce que je constate, c’est que la mise au travail a été remarquablement rapide, que les élèves m’appellent pour poser des questions tout bien comme il faut : « madame, est-ce que c’est bien comme ça qu’on fait ? », « madame, vous pouvez regarder si là je pars bien ? », « madame, quand vous dites développer, je fais ça fois ça plus ça fois ça, c’est ça ? Et après je peux réduire ? » Autrement dit, on n’est pas dans le « j’ai rien compris », mais dans l’analyse, et ça ça me plaît. Les élèves qui en ont besoin ont demandé des tables, une élève a la barre à relatifs, un utilise un matériel pour représenter les fractions…
J’espère constater des progrès, vraiment. Mais vu l’engagement des élèves aujourd’hui, c’est possible. Ce que je veux avant tout, c’est leur apprendre à construire sur un loupé. C’est ça le plus important et le plus transférable pour leur avenir. Ce que je voudrais en effet secondaire, c’est me sentir tranquille par rapport à leurs apprentissages… Je ne peux clairement pas accepter de continuer notre chemin en ignorant ce qu’ils n’ont pas acquis : leur évaluation globalement ratée m’évalue moi aussi.



Une réflexion au sujet de « Le retour de l’évaluation, en quatrième »