C’est le titre d’un article du Monde d’aujourd’hui : une prolongation de deux semaines de la période d’inscription à tous les concours de recrutement 2023 a été décidée par le ministère, pour les candidats aux concours d’enseignants, de conseillers principaux d’éducation, de psychologues de l’éducation nationale, de personnels administratifs. Ils ont ainsi jusqu’au 2 décembre pour s’inscrire. Les bruits de couloirs murmurent qu’il y aurait encore moins de candidats que l’année dernière. C’est pas foufou, ça, de ne pas vouloir faire un boulot pas si simple, qui amène souvent à se déplacer loin de chez soi, sans médecine du travail, sans gestion des ressources humaines, qui va encore se compliquer, insuffisamment payé, mal considéré dans la société et par l’employeur lui-même (qui met sur le dos des enseignants les réussites insuffisantes des élèves) ?
Ils sont difficiles, les gens, rholala…
Mais rassurons-nous : notre ministre assure qu’on va « prendre le temps ». Prendre le temps de prolonger la période d’inscription alors que si les gens ne s’inscrivent pas, ce n’est pas qu’ils ont zappé, c’est qu’ils ne veulent pas, prendre le temps de bien réfléchir la revalorisation que moi, par exemple, je n’aurai pas, abandonné parce que je suis une vieille prof censée gagner bien assez avec ses cours tout recyclés d’une année sur l’autre (non mais l’insulte… Encore une preuve du manque de connaissance du métier !). Si encore on prenait le temps de nous écouter vraiment, pour réfléchir à moyen et long terme, plutôt que de jouer les concernés en mettant un bout de scotch par-ci par-là sur des fuites (ou à côté des fuites, aussi) de la coque du bateau qui coule ?
C’est tellement de mépris, tout ça. Pour les profs, les élèves, les parents, et les potentiels candidats au concours.

Sur cette infographie du site devenir enseignant, ils ont même réussi à oublier d’indiquer la date… Et puis bon, il ne faut pas trop croire ce qu’on y lit : en étant agrégée je gagne moins que ce qui est indiqué pour un certifié avec mon ancienneté. Difficile de prendre ces informations au sérieux !
Que c’est vilain de mentir ainsi…
Je voudrais rencontrer le professeur certifié qui, après 30 ans de carrière, gagne 3011 € net par mois. Je serais d’autant plus curieux de rencontrer ceux qui gagnent davantage selon la petite note de bas de page : « la rémunération à 30 ans de carrière peut être supérieure en fonction du parcours et et de la valeur professionnels ».
Ou alors, c’est peut être que notre valeur professionnelle n’est pas suffisante. La mienne peut être, celle de Claire, je n’ai aucun doute quant au contraire.
Les mots me manquent de plus en plus…
Stéphane
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Oh là là, je n’avais pas lu cette petite et délétère note… Snif.
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