La bourrasque est un livre écrit par Mo Yan, prix Nobel de littérature, illustré par Zhu Chengliang et traduit par Chun-Liang Yeh, édité chez Hongfei. Il est une adaptation d’une nouvelle de Mo Yan, émanation d’un souvenir de vie, et il est magnifique. C’est l’histoire d’un coup de vent ; pas n’importe quel coup de vent : une bourrasque mise en mots, en images et en émotions avec beaucoup de talent. Je pense que cet ouvrage peut s’adresser à un large public. Le vocabulaire n’est pas évident pour des petits (bourrasque, portillon, digue, faucher, azuré par exemple), mais qui n’est pas non plus rare.


J’aimerais lire cette histoire à des élèves pour écouter leur sentiment ensuite : qu’éprouvent-ils en se mettant à la place de l’enfant et de son grand-père : de la tristesse, de la frustration, de la fierté ? Car on peut rester sur un sentiment d’échec, mais ce n’est pas ainsi que l’auteur envisage son aventure :
Le goût que nous a laissé cette épreuve ne fut ni celui de la défaite ni celui de la peur. (…) Nous sommes sortis victorieux de ce face à face.
Mo Yan
Il est fort, cet ouvrage : on l’entame comme ça, avec tout ce qui nous occupe au quotidien, et puis on se retrouve dedans, entièrement. Mon mari, à qui je l’ai fait lire, a manifestement eu la même expérience : il a réagi à la lecture comme moi.
Ce bel album est aussi un formidable support pour découvrir un peu une culture différente.