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La relation pédagogique est une rencontre

Sur The Conversation, un article pose la question suivante : la parole des professeurs fait-elle encore autorité ? Alors j’ai lu. L’expression choisie est « amusante », car l’autorité elle-même est une notion bien compliquée aujourd’hui. Faire autorité, c’est être considéré comme une référence dans un domaine donné, dans le Larousse. Partons là-dessus.

Première interrogation : quels sont les rapports aux savoirs aujourd’hui ?

L’essor des technologies numériques – et avec elles le projet d’une « société de la connaissance » – assimile la science à la connaissance et la réduit à une information. Acquérir des connaissances revient à traiter des informations, sans lien avec les questions humaines fondamentales à l’origine des savoirs accumulés au fil des générations. Or, c’est l’inscription des savoirs dans la culture qui aide à comprendre le monde contemporain.

Contrairement aux sciences qui produisent des savoirs dans des conditions bien particulières, les croyances ne se démontrent pas.

La conclusion, c’est que notre « autorité » ne peut plus s’appuyer uniquement sur les savoirs que nous détenons : pour certains, les savoirs sont secondaires. Ils ont moins de valeur que des croyances. Et puis les élèves pensent parfois qu’on peut trouver les savoirs ailleurs, grâce au numérique, et que l’enseignement de l’école n’est pas utile, ou déconnecté de leurs besoins.

Autre difficulté : les capacités engagées pour réussir à l’école (l’attention, par exemple) changent chez les jeunes. Non seulement il faut enseigner, mais il faut enseigner comment recevoir l’enseignement. Rendre attractif, motiver, sans tomber dans l’occupationnel vide de sens. Et on dirait parfois que l’intérêt ne doit plus, ou ne peut plus naître des élèves eux-mêmes, mais que l’enseignant doit fabriquer cet intérêt. Or, une relation pédagogique est une rencontre. Il faut que chacun fasse un pas. J’ai l’impression que de plus en plus on part du postulat que tout dépend de nous. Mais non, c’est impossible, ça. Et de façon générale, la motivation n’est pas naturelle : il faut au départ un effort pour créer cette motivation. Cet effort naît aussi de l’élève.

« La réponse est d’abord politique ». Oui. Problème : le politique nous malmène, directement et indirectement, en entérinant une mauvaise image. Heureusement, nous savons pourquoi nous sommes là : pour les jeunes. Mais combien de temps supporterons-nous les coups, la complexification de notre métier ? Car c’est bien d’un métier qu’il s’agit. Et même avoir « la vocation » ne le transforme pas en sacerdoce.

Une réflexion au sujet de « La relation pédagogique est une rencontre »

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