J’ai reçu des éditions Hygée un petit livre, destiné aux enfants, à sortir le 3 septembre 2020 : Mon ami hors du commun, de Benoît Broyard et Benjamin Strickler, avec l’éclairage de Baptiste Fiche. Je l’ai lu, aujourd’hui, et il m’a touchée.
L’autisme, c’est varié. C’est même curieux d’entendre parler de « l’autisme » au singulier. Mais c’est toujours extraordinaire, au sens littéral du terme. L’album parle de personnes « singulières ». C’est sans doute le mot le plus pertinent, car si le spectre autistique amène des traits communs, généraliser est impossible. Ce n’est pas une maladie, l’autisme, contrairement à ce qui est écrit sur le site de l’éditeur. L’autisme est un handicap, qui génère des troubles plus ou moins importants selon les personnes et selon leur spectre autistique. Mais revenons à notre ami hors du commun.
L’album est simple, les illustrations chouettes et adaptées. Il y a beaucoup d’implicite, comme dans la vraie vie, dans ces pages, ce qui peut en faire un très bon support de lecture par un enseignant à des élèves. L’histoire est empreinte d’une véritable tolérance, naturelle. Certaines phrases ont fait mouche, à ma lecture, comme « Si mon ami était un escargot, il rentrerait dans sa coquille », qui peut paraître insignifiant, mais comme c’est bien vu ! Ou encore « Il faut lui laisser du temps. Il a juste du mal à exprimer ce qu’il ressent ». La première phrase est un très bon conseil. La deuxième est forte à cause de ce « juste », si vrai et si terrible en même temps.
A la fin de l’album, un psychologue apporte des précisions, en s’adressant au frère de l’enfant autiste de l’histoire. Il va plus loin, mais reste contré sur le message principal : une personne autiste n’agit pas par envie mais par besoin. Elle n’a pas le choix. Moi, la poussière m’empêche de respirer. Personne ne va m’asséner que mon asthme, c’est du chiqué. Une personne autiste mise en situation de difficulté, c’est pareil. Elle ne craint peut-être pas la poussière. Mais le bruit, le contact, la lumière, de devoir interagir, ça c’est une autre histoire. Et ce n’est vraiment pas du pipeau. L’album dans son ensemble explique cela avec tranquillité et j’ai aimé son ton.
Je pense que c’est une bonne acquisition, pour la famille comme pour les enseignants. Il y aurait sans doute pas mal de choses à faire autour de l’album, d’ailleurs, pour aller plus loin, faire s’exprimer les enfants, et travailler dans le cadre de nos programmes.
Il existe un autre ouvrage dans la même gamme, sur la bipolarité. J’aimerais beaucoup le lire : ma mère à deux vitesses.
Merci!
A recommander aux parents d’élèves qui ont des enfants avec ce « trouble »
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