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Tiens, le vent tombe, non ?

Après une semaine la tête dans le sac à essayer de rationaliser tout ce que j’ai à préparer pour le CAPPEI, il semblerait que je voie l’accalmie se profiler. J’ai encore un truc hyyyyper important à faire, mais je vais peut-être réussir à le traiter demain. Après je relie tous les bouts qui vont ensemble, et dans ce cas, tout sera prêt du point de vue logistique, et je pourrai tranquillement réviser. J’aurais une semaine d’avance sur mon planning, et ce serait vraiment super chouette. Je pourrais même, si ça marche bien, me poser un peu et prendre l’air. Mais en attendant, à fond à fond : objectif CAPPEI, nom d’une pipe en bois en fer et en pomme de terre !

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Je suis perturbée. Peut-être même perturbatrice.

Madame Belloubet a tenu publiquement des propos très choquants :

La première chose qui vient à l’esprit de madame Belloubet, quand on lui parle (fort maladroitement) d’ “élèves perturbateurs”, c’est d’évoquer des élèves en situation de handicap. Alors ouiii, j’ai bien compris, notre ministre ne dit pas que élève en situation de handicap entraîne élève perturbateur. Mais elle dit que élève en situation de handicap favorise le fait d’être perturbateur, et c’est son premier mouvement, de citer les enfants en situation de handicap. C’est tout un symbole, une révélation malgré elle de ses représentations de la diversité, je pense. Les “assistants d’éducation au handicap” n’existent pas, ce qui montre une méconnaissance des dispositifs institutionnels, quant aux dispositifs spécifiques de prise en charge, j’aurais aimé que madame Belloubet développe : de quoi parle-t-elle ? Songe-t-elle à proposer des ULIS, SEGPA, ITEP, etc. à tous les élèves en situation de handicap ? Est-elle alors consciente que l’enjeu est l’inclusion, et que les temps de la ségrégation, de l’intégration sont censés être derrière nous ?

L’autre possibilité qui explique qu’un élève soit perturbateur, c’est qu’il est “en difficulté dans sa famille”. Bin oui, si ce n’est la faute à pas d’chance avec la génétique ou l’environnement, cela doit être la faute des parents. En fait, les élèves ne semblent pas être des personnes à part entières pour madame Belloubet : ce sont des produits de facteurs extérieurs sans volonté, sans pouvoir décisionnaire. Alors l’éducabilité…

Reste que la question du journaliste était piégeuse : comme le fait très justement remarquer Clément Viktorovitch sans sa chronique, le fait d’être estampillé “perturbateur” définit un état, qui semble inaltérable. alors qu’en effet, perturber est un acte, un mouvement. Et puis bon, que signifie perturber, que signifie élève perturbateur ? Des choses assez terribles, mais finalement de natures différentes. Entre agiter et détraquer, entre secouer et bouleverser, il y a toute un panel de nuances que nous, enseignants, visons bien différemment :

Ce ne sont pas les élèves, que je trouve les plus perturbateurs, dans l’exercice de mon métier, en ce moment.

Bref, c’est vraiment désolant tout cela. Je m’attendais à tellement autre chose de madame Bellloubet. Naïve que je suis.

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Mes PPI

P-P-I… Trois lettres qui font frissonner les candidats au CAPPEI… Brrrrr ! Un PPI, c’est un projet pédagogique individuel (ou individualisé sur certains sites académiques). C’est vraiment important, de faire un PPI pour chaque élève de nos dispositifs ULIS : à l’articulation des enseignants, des familles, de la vie scolaire, des professionnels médicaux, paramédicaux ou sociaux, le PPI dresse un état des lieux des caractéristiques de nos élèves. Il faut trouver sa forme de PPI, et là est la grosse difficulté, car il n’y a pas de modèle. Alors il faut trouver l’outil qui semble le mieux adapté. Pour ma part, c’est la CPC qui est venue me tutorer qui m’a complètement débloquée dans ma réflexion et m’a permis de trouver la forme qui convient le mieux à mon cerveau, à mes observations et à ma communication.

L’intérêt d’un PPI, c’est de le réviser régulièrement. Et ainsi, que de satisfactions… Voyez par exemple ce PPI, et ces beaux progrès :

Je suis heureuse de lire les évolutions positives des élèves qui me sont confiés au sein du dispositif ULIS de mon collège. Toutes et tous n’évoluent pas aussi fortement, pas de la même façon, mais chacune et chacun suit son chemin en progressant. C’est une grande fierté que d’accompagner ces jeunes gens et leurs familles.

Quant à cet exercice qui consiste à produire ses PI, je suis bien contente du résultat : ce n’est pas un exercice de style, c’est vraiment hyper utile et indispensable, au final.

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Et l’affichage qui va avec !

Des élèves du dispositif ULIS avaient préparé le texte à afficher et l’avaient tapé ; il ne me restait plus qu’à insérer les photos et à remettre en page, et voiààààà ! C’est-y pas beau ??? Siii, youpiii !

Dans deux semaines nous installerons cérémonieusement ces affichages. Je pense donner à cet événement un petit aspect de vernissage, avec jus de pommes et chouquettes. Comme ça nous réfléchirons à comment peut bien s’orthographier le mot vernissage, et pourquoi il est ainsi construit.

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?

Ce matin, ma fille et moi sommes allées au collège pour peaufiner l’anamorphose que les élèves du dispositif ULIS, aidés par des élèves de 6e et 5e SEGPA, ont élaborée. Il ne restait que du peaufinage de précision et du nettoyage. Nous avons bien travaillé ! Allez, je vous montre ?

Pour terminer tout bien comme il faut, il a encore fallu faire un peu le clown…

Mais voilà le résultat :

Ce n’est pas hyper parfait, mais c’est vraiment bien. Il faut encore gommer les traits de crayon au plafond, et les élèves du dispositif ULIS pourront être bien fiers d’eux et d’elles !!! Moi, je le suis !

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“Gabriel Attal montre une volonté de contrainte et non une volonté d’autorité, c’est fort différent” (Sebastian Roché)

Gabriel Attal adhère à cette même philosophie démagogique et populiste qui veut qu’à tout problème complexe, il y a une solution simple. Mais à chaque fois, c’est la mauvaise.

Eric Debarbieux, Le Monde

Gabriel Attal déteste-t-il la jeunesse ? Ou bien cherche -t-il maladroitement et de façon bien mal avisée à rallier les électeurs tentés ou acquis au Rassemblement National ? Ou bien encore a-t-il besoin d’exister par des effets d’annonce, dont il ne perçoit pas le décalage avec la réalité ? Et comment se fait-il que ses conseillers ne lui indiquent pas qu’il est gravement à côté de la plaque, qu’il creuse lui-même des fossés, dans une société déjà clivée ? Je ne comprends pas. Cela fait des mois que je me trouve dans un état de sidération, mais ces dernières semaines sont encore plus stupéfiantes.

« Il ne faut pas avoir peur des mots », dit Gabriel Attal en évoquant la « violence débridée » de la part de jeunes « de plus en plus jeunes », dans cet article du Monde. Mais non, et statistiquement non, factuellement non. Sebastian Roché, politiste et auteur, l’expose très clairement dans un article du Café Pédagogique :

Il existe des faits de violence très graves qui se produisent, mais les tendances dans la société française, en général et pour les mineurs en particulier, ne sont pas à l’aggravation.

Nous sommes sur des planchers historiquement bas de la violence homicide. Des planchers sur lesquels il y a un rebond – ce n’est pas une inversion de tendance, et il est lié non pas aux jeunes, mais à des organisations criminelles qui ont développé le trafic de la cocaïne avec 47 morts à Marseille l’année passée, par exemple, liés à ce trafic. (…) Ce n’est pas un problème moral, mais un problème d’économie et de régulation d’un marché.

Dans les enquêtes que nous faisons auprès des jeunes pour évaluer la gravité perçue des faits, nous constatons qu’ils ont une évaluation calquée sur celle du système pénal. La violence avec homicide, la violence avec armes sont tout autant condamnées chez les jeunes que chez le reste des Français… Notre jeunesse a donc la même grille d’évaluation de la gravité que la population générale.

Des commentaires politiques veulent nous faire croire à une tendance, alors que scientifiquement, c’est faux.

Sebastian Roché, politiste et auteur

Sébastian Roché explique que certaines nouvelles formes de délits sont plus fréquents aujourd’hui chez les jeunes, comme le harcèlement numérique. Mais il n’y a pas plus de racket, par exemple. Et 30% de jeunes de moins qu’en 2000 consomment du cannabis, ce qui est toujours un délit en France, sauf usage privé thérapeutique.

Monsieur Attal est donc en train d’agiter des épouvantails qui modifient la perception des jeunes. C’est grave, très grave. Nous sommes déjà organisés par classes sociales et culturelles, par genres, par choix de sexualité, par origines familiales, et voici que nous ajoutons le mépris des jeunes. Pas de doute, voilà un projet de société qui va sur la bonne voie… Misère.

A Nice, monsieur Attal était accompagné de monsieur Dupont-Moretti, pour inaugurer le premier « internat éducatif », qui, je cite, “doit redonner aux jeunes le goût du civisme et de l’effort, en un temps éclair“. mais oui bien sûr. C’est le moment de relire la phrase d’Eric Debarbieux, en en-tête de cet article. Et Nicolae Belloubet, elle, était absente, ce qui constitue également un symbole. A ce sujet, Nicole Catheline, pédopsychiatre et fondatrice d’un centre pour enfants déscolarisés à Poitiers, déclare : « C’est préoccupant, car cela insiste sur la dimension justice des mineurs et pas sur l’aspect éducatif. » C'(était déjà le cas avec cette idée d’enfermer les élèves de 8h à 18h du lundi au vendredi au collège. Ah non, pardon, le lendemain l’annonce précisait que cette brillante idée ne ciblerait que les élèves de REP et REP+, induisant que ce sont eux les graines de racaille et permettant à d’aucun de se réjouir de la perspective de voir moins de pauvres (qu’ils ne voient pas, de toutes façons). C’est envisager l’école comme un lieu de rétention, alors que ce doit être un lieu d’épanouissement, de révélation de la personne pour mieux être au monde. Ah mais finalement rétro2-pédalage, cette mesure sera destinée aux volontaires. C’est vrai qu’on n’a déjà plus assez de profs, pas assez d’AESH, pas assez d’AED, et la police est occupée… C’était techniquement délicat, mais ça, personne ne l’a dit aiu premier ministre avant qu’il ne s’emballe. Dans le fond, peut-être ses conseillers veulent-ils lui nuire.

Gabriel Attal montre une volonté de contrainte et non une volonté d’autorité, c’est fort différent. La volonté d’autorité serait que l’État regagne le crédit moral, le prestige qui fait que ses injonctions sont écoutées, précisément sans contrainte. C’est la différence classique entre le consentement et la coercition.

(…) La coercition, on la maîtrise, parce qu’on a les moyens de la mettre en œuvre, mais l’autorité, on vous la reconnaît, et cela les professeurs le savent bien.

Sebastian Roché, politiste et auteur

Je vous conseille vivement la lecture de l’interview de Sebastian Roché, sur le Café Pédagogique. Il est clair et étayé. Son propos sur la notion de compétence est très intéressant.

Gabriel Attal remplace la politique publique, l’action, par une indignation morale. C’est moins coûteux. Et, pour se disculper de toute responsabilité, le Premier ministre pointe du doigt les autres, en l’occurrence les parents. Ce n’est pas sans rappeler les émeutes de juillet dernier. Un policier tue un gamin qui ne le menace pas, et le Président explique que les émeutes sont de la responsabilité des parents.

Sebastian Roché, politiste et auteur

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Yann Mercier-Brunel, le Jeanne d’Arc de la moyenne

J’ai visionné aujourd’hui une conférence proposée à l’occasion du séminaire ASH de l’académie de Normandie, animée par Yann Mercier Brunel. C’est un plaisir que d’écouter ce monsieur, qui est aussi motivant qu’accessible, avec un côté petit pois sauteur que j’aime bien : on ne s’ennuie pas une seconde. Et puis il a le sens de la formule… Le thème de la conférence était “L’évaluation au service de l’autorégulation de l’apprentissage : un soutien pour chaque élève, un intérêt pour tous”. J’ignore si j’ai le droit de partager le lien, donc je ne le fais pas, et je vous partage mes notes (que j’espère sans trop de fautes, mais je ne me suis pas relue, bouh c’est pas bien). Si vous voulez voir cette conférence, dites-moi et je demanderai plus haut si je peux partager ledit lien. C’est intéressant jusqu’aux questions, qui apportent encore autre chose, sur les groupes de niveaux, les lycées professionnels, entre autres.

L’évaluation formative

L’évaluation n’est pas une technique, c’est un processus. La majorité de l’évaluation en classe est informelle, et elle a des effets sur les élèves. C’est une activité humaine qui dépend du où, du quand, du qui. Dans les pays occidentaux, il y a une tendance à la densification normative, une culture de l’évaluation, qui est quantitative (et pas seulement dans l’éducation), et nous sommes saturés de discours évaluatifs. Cette logique normative n’est d’ailleurs pas propre à la note, mais aux critères d’évaluation.

D’après Panadero, un chercheur espagnol, tout ce qu’on appelle évaluation formative actuellement est en réalité une question d’autorégulation de l’élève. C’est, par définition dans la recherche, une évaluation qui aide l’élève à s’autoréguler, s’autoévaluer et s’améliorer. On a appelé ça évaluation formatrice, côté terrain. Je n’ai jamais été trop à l’aise avec la séparation formative/formatrice, et cette définition m’arrange bien.

Je suis le Jeanne d’Arc de la moyenne : il faut la bouter hors du système scolaire.

Evaluer efficacement

Il faut se poser des questions simples en apparences, mais pas tant que ça dans le quotidien professionnel : comment recueille-t-on les informations pour évaluer (quels objets, quelles conditions, pour quelle pérennité) ? Comment les interprète-t-on ? Comment décide-t-on des conséquences ? La définition claire d’un objectif d’évaluation est assez peu pratiquée par les enseignants, dans les faits, et souvent l’objectif donné n’est pas l’objectif suivi.

Quand on enseigne, on a une logique linéaire : on structure chronologiquement l’enseignement sur l’année. On évalue aussi de façon plutôt linéaire, d’où le succès de l’approche évaluation diagnostique-évaluation formative-évaluation sommative. Mais l’élève apprend de façon cyclique.

On est toujours le principal acteur de son apprentissage. L’apprentissage de se subit pas, il s’agit. Alors la question est : comment mettre l’élève en situation d’apprendre au travers des pratiques évaluatives ? Un élève (comme tout un chacun) peut toujours progresser, analyser, contrôler notre cognition, notre motivation, notre comportement et certains aspects de l’environnement. Cela dépend du moment, des domaines, du point de vue de la taille de la marge de manœuvre dont on dispose, mais ce levier existe toujours. Le principe d’éducabilité est un principe fondamental de l’être humain. Quand on le dit, ça paraît d’une telle évidence ; quand on l’observe, ça paraît d’une telle non-évidence,  

Quand on commence à plus discuter de la graduation du thermomètre que des températures, on a perdu.

L’autorégulation

L’autorégulation c’est, en gros, un processus actif et constructif par lequel on va se fixer des objectifs, surveiller sa propre cognition, sa propre motivation et son propre comportement. L’idée de Yan Mercier-Brunel est d’entrer par la structure des pratiques pédagogiques pour soutenir la motivation des élèves, plutôt que de rentrer par l’extérieur en prétendant agir directement sur la motivation des élèves. La régulation implique l’élève, la remédiation consiste à lui dire quoi faire pour progresser.

Ce ne sont jamais les éléments directement personnels qui décident de ma façon de m’autoréguler, c’est ma façon de les percevoir. On n’agit jamais en fonction de la réalité, on agit en fonction de notre réalité ; de la même façon, c’est moins l’origine sociale de l’élève que la représentation qu’il a lui-même de son origine sociale qui joue. Il n’y a aucune fatalité, mais pour autant ce n’est pas facile à travailler.

On s’autorégule sur la base de critères et de standard, mais toujours à partir de critères et de standard. De ce fait, quand l’enseignant évalue l’appropriation des critères par l’élève, ce n’est pas juste de l’évaluation, c’est aussi de l’apprentissage, c’est de l’évaluation par l’apprentissage (et pas forcément d’enseignement), et d’ailleurs l’évaluation doit rester de l’apprentissage. Sans cela, l’évaluation n’a aucun intérêt, sauf évaluation certificative pour obtenir un diplôme. On ne devrait pas avoir d’évaluation sans explicitation préalable des critères d’apprentissages.

Je peux faire faire des tas de trucs de sophrologie sur un tapis aux élèves, si c’est pour leur balancer des scuds l’autre partie du temps, ça ne présente pas d’intérêt.

Le sentiment d’autodétermination

Évidemment il y a une partie psychologique dans l’apprentissage, qu’on ne peut pas séparer de la partie cognitive.

Le contraire du sentiment d’efficacité personnelle s’appelle l’incapacité apprise, c’est-à-dire quand j’ai appris à être incompétent. C’est quelque chose qui se produit très facilement, et de nombreuses expériences l’ont montré.

Pour donner de l’envie et des challenges, il faut percevoir la nature des buts et la façon dont la performance ou la maîtrise sont identifiées. Il faut sentir qu’il y a un défi, avoir compris le cadre d’exécution et le savoir rassurant. La dimension individuelle et collective de l’engagement joue aussi, et les équilibre sont complexes : quand on donne une tâche compliquée à un groupe, la charge émotionnelle est répartie sur les membres du groupe, ce qui permet au groupe d’aller plus loin que pour un individu. Le sentiment d’autodétermination est très important, aussi, et davantage chez les filles (c’est culturel, bien sûr, pas acquis).

Je ne suis pas favorable à attribuer des points de bonification en fonction des progrès. L’idée n’est pas de récompenser les progrès, mais de les rendre visibles pour l’élève.

Les feedbacks

Les feedbacks sont multiformes. Ils sont toujours langagiers, au sens verbal et/ou corporel.

Les feedbacks fondés sur le résultat sont peu efficaces : ce sont des feedbacks de renforcement (c’est bon ou c’est faux). De même, ceux sur la personnalité de l’élève fonctionnent mal (« tu es bon en maths, tu peux y arriver). Ce sont des gestes d’atmosphère, qui sont nécessaires mais largement pas suffisants.

La focale sur la démarche (pourquoi ? Comment ? Et ensuite ?) fonctionne bien, ainsi que celle sur les processus d’autoévaluation des élèves (qu’est-ce que tu penses de ta réponse ? Es-tu absolument sûr, pas trop ou peu ? Pourquoi ? »)

Les feedbacks sont plus efficaces lorsqu’ils sont sollicités par l’élève, s’ils visent à soutenir le processus d’apprentissage plutôt que de donner la réponse, quand ils arrivent pendant le processus d’apprentissage (circulons pour voir ce que font les élèves au moment où ils sont au travail !), s’ils permettent aux élèves de comprendre l’origine de leur erreur ou de comprendre une stratégie, et lorsqu’ils comprennent l’objectifs de ce qu’ils sont en train de faire. Mais il faut faire attention aux feedbacks discriminants malgré nous, car ils n’agissent pas de la même façon auprès de tous et toutes, pour des raisons purement culturelles. Évaluer sous forme de jeux éducatifs et de défis réduit l’effet d’éléments discriminant et démine l’anxiété. Faire réfléchir les élèves et les enseignants sur les implicites créateurs de discrimination scolaire permet de diminuer les effets de cette discrimination.

Le nombre de fois où on entend « mais qu’est-ce qu’il fait ici ? », « Il n’a pas sa place ici. ». Qu’est-ce qu’il fait ici ? Bin il apprend. Enfin, il essaie, parce qu’effectivement, suivant le contexte, c’est plus ou moins compliqué.

J’ai lu un ouvrage auquel a participé Yann Mercier Brunel, qui m’avait beaucoup plu :

Voici ma fiche associée (plus courte car je ne me fabrique que des fiches d’un recto en A4) :

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Une très prochaine lecture…

Mon mari m’a envoyé ce tweet :

J’adore lire Yoko Ogawa… Alors là, c’est du bonheur en perspective !!! Comment ai-je raté l’existence de cet ouvrage ? Mais tant mieux : c’est une belle surprise.

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Le chat sur le toit

Mes élèves ont vu ce matin un chat sur le toit de la maison aux insectes, face à la classe, par la fenêtre. Cette vision les a interloqués et ils ont voulu que nous prenions des photos. Ils ont pris leur photo, l’ont intitulée “Le chat sur le toit” pour l’une, “Au secours c’est haut, miaou” pour l’autre, ont trifouillé le cadrage et les effets, et m’ont demandé de les publier. Alors voilà :

Demain, nous écrirons l’histoire de ce chat.

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L’article dont vous êtes le héros

L’année prochaine, j’ai défini quelques projets en ULIS. L’un d’eux consiste à écrire un livre dont on est le héros. Alors j’ai lu un livre sur les livres dont on est le héros, nous avançons dans une quête dont on est le héros sur le quart d’heure lecture dans le dispositif ULIS, et je suis tombée sur cet article de France Culture :

C’est très rigolo : l’article fonctionne comme un mini-livre dont on est le héros, et laisse le choix au lecteur. J’adore !